Silas Marner - Eliot
Publié le 17 Novembre 2008
Silas Marner
De George Eliot
Titre original: Silas Marner, the weaver of Raveloe
Première parution: 1861
Edition Collector’s Library
263 pages
Après avoir été injustement accusé de vol, le tisserand Silas Marner
vit isolé pendant quinze ans, reclus chez lui, à tisser et à amasser de l'or. Le vol de son trésor le pousse
à renouer avec les autres habitants du village de Raveloe, où il vit. Jusqu'à ce qu’un petit enfant abandonné entre dans sa vie…
Cette histoire de tisserand déçu par l’humanité, qui va vivre renfermé sur lui-même avant de trouver la rédemption grâce à un enfant trouvé me laisse un sentiment mitigé.
J’ai aimé des scènes qui auraient dues me paraître interminables, comme les dix pages où les habitants du village sont réunis dans le pub et discutent, conversations banales de villageois, qui partent de l’achat d’une vache pour arriver aux fantômes. Et là, Eliot arrive à retomber sur ses jambes en revenant à l’histoire de façon subtile.
Mais ce type de long passage descriptif est un peu le problème de ce roman, en fait. C’est une belle description de la vie d’un village au milieu du XIXe siècle mais l’histoire, trop peu développée, n’a pas réussi à m’intéresser. J’avoue même avoir été perdue par moment parce qu’il est question de points de religion que je n’ai pas compris, les nuances étant trop subtiles pour ma méconnaissance des courants religieux.
Seul le personnage de Godfrey Cass, le Squire, personnage en permanence indécis et que son frère fait chanter puis qui a des problèmes de couple, a provoqué un peu d’intérêt chez moi. Comme cela prend de l’importance au fil du roman, la fin m’a un peu réconciliée avec l’ensemble mais ça reste avant tout une déception. Trop de scènes descriptives m’ont ennuyée et m’ont laissé un peu en retrait. Ce sentiment est d’autant plus fort que je ne m’imaginais pas du tout ne pas aimer puisque j’ai adoré Middlemarch. Enfin, je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé. Je l’ai lu sans trop de difficultés mais sans réel plaisir non plus. L'écriture est certainement très bonne mais donne peu d'émotion. Je ne conseille pas de découvrir Eliot avec cette œuvre pourtant courte.
« No one knew where
wandering men had their homes or their origin; and how was a man to be explained unless you at least knew somebody who knew his father and mother? To the peasants of old times, the world outside
their own direct experience was a region of vagueness and mystery: to their untravelled thought a state of wandering was a conception as dim as the winter life of the swallows that came back with
the spring; and even a settler, if he came from distant parts, hardly ever ceased to be viewed with a remnant of distrust, which would have prevented any surprise if a long course of inoffensive
conduct on his part had ended in the commission of a crime; especially if he had any reputation for knowledge, or showed any skill in handicraft. All cleverness, whether in the rapid use of that
difficult instrument the tongue, or in some other art unfamiliar to villagers, was in itself suspicious: honest folk, born and bred in a visible manner, were mostly not over-wise or clever—at
least, not beyond such a matter as knowing the signs of the weather; and the process by which rapidity and dexterity of any kind were acquired was so wholly hidden, that they partook of the
nature of conjuring. In this way it came to pass that those scattered linen-weavers—emigrants from the town into the country—were to the last regarded as aliens by their rustic neighbours, and
usually contracted the eccentric habits which belong to a state of loneliness. »