Une éducation libertine - Del Amo
Publié le 18 Juin 2010
Une éducation libertine
De Jean-Baptiste De Amo
Première parution: 2008
Edition Folio
455 pages
Quatrième de couverture : C'est un homme sans vertu, sans conscience. Un libertin, un impie. Il se moque de tout, n'a que faire des conventions, rit de la morale. Ses moeurs sont, dit-on, tout à fait inconvenantes, ses habitudes frivoles, ses inclinations pour les plaisirs n'ont pas de limites. Il convoite les deux sexes. Il est arrivé, on le soupçonne, que des dames se tuent pour lui. Après les avoir menées aux extases de l'amour, il les méprise soudain car seule la volupté l'attise. Il détournerait les hommes de leurs épouses, même ceux qui jurent de n'être pas sensibles à ces plaisirs-là. Oh, je vous le dis, il faut s'en méfier comme du vice. " Paris, 1760. Le jeune Gaspard laisse derrière lui Quimper pour la capitale. De l'agitation portuaire aux raffinements des salons parisiens, il erre dans les bas-fonds et les bordels de Paris. Roman d'apprentissage, Une éducation libertine retrace le destin d'un homme asservi par la chair.
Jean-Baptiste Del Amo est né en 1981 et vit actuellement à Montpellier. Une éducation libertine a été récompensé par le prix Goncourt du Premier Roman, le prix Laurent Bonelli, le prix Fénéon et le prix François Mauriac de l'Académie française.
Voilà un roman français qui sort des sentiers battus. Je m’attendais à une sorte de réécriture de Dom Juan ou d’une vision de la société un peu cynique à la Balzac, dans laquelle un individu tente de faire son trou dans la bonne société. Je suis entrée dans une évocation de Paris digne de celle du Parfum de Süskind. Le début est dur. Ce qui y est décrit est très loin de la sensualité élégante des salons libertins tels qu’on peut les concevoir. Dans les bas-fonds de Paris où arrive Gaspard, le protagoniste du roman, tout n’est que misère, crasse et pourriture. La description de la vie de cette ville effroyable, dévorante est saisissante. On s’y croirait, on y trouve le bruit et l’odeur, surtout l’odeur. La prostitution y est décrite de façon crue et ça n'a rien de romanesque. L’écriture classique, riche et précise contribue à cet effet. Je regrette juste la longueur de cette partie qui finit par être un peu répétitive malgré ses qualités indéniables.
L’ascension sociale de Gaspard, liée à sa rencontre avec le fameux libertin dont parle le titre et auquel fait référence la quatrième de couverture, est bien décrite aussi. La découverte de la sexualité est décrite cette fois avec une grande sensualité puis l’utilisation de cette sexualité à des fins de réussite sociale est d’une grande finesse dans la description des sentiments complexes du personnage central.
Je regrette néanmoins que l’histoire ne soit pas plus prenante., contrairement à celle du Parfum, justement, qui pouvait tenir le lecteur en haleine. Une éducation libertine est un roman que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire donc, qui pourtant me laissera une impression , forte certes, mais assez imprécise, impression plus due à l’ambiance qu’à l’intrigue au final peu développée. Del Amo est pourtant un jeune écrivain à suivre.
Merci aux éditions Folio