Le roman d'Oxford - Marías
Publié le 15 Novembre 2009
Le roman d’Oxford
De Javier Marías
Titre original: Todas las almas
Première parution: 1988
Edition Folio
329 pages
Quatrième de couverture : Venu enseigner la littérature espagnole dans un collège d'Oxford, le narrateur se retrouve désorienté et désarçonné par le conflit interne entre plusieurs cultures et plusieurs personnages. Il y a Clare Bayes, une femme mariée dont il tombe amoureux mais qui, bientôt, l'abandonne à l'Oxford délétère des universitaires, des clochards et des espions; Cromer-Blake, un ami anglais, dont il feuillette le journal intime et qui paraît renaître de ses cendres; enfin l'autorité littéraire de Toby Rylands, le maître respecté du narrateur-bibliomane. Mais le personnage principal, l'ombre énigmatique et malicieuse qui plane au-dessus du narrateur et de sa quête d'identité, c'est Oxford, ville d'intrigues et de virtuosités ambiguës, de rites compassés et de " perturbations " imprévisibles. Un roman éblouissant de virtuosité, d'ironie et d'humour.
De tous les livres de la chaîne des livres, le roman d’Oxford est celui que j’attendais avec le plus d’impatience mais les abandons successifs m’avaient quelque peu refroidie.
Voilà encore un roman dans lequel il ne se passe pas grand-chose. Le début n’est qu’une suite d’anecdotes, de réflexions et de descriptions de moments de vie à l’université d’Oxford. Les phrases sont parfois longues et légèrement alambiquées, avec beaucoup de parenthèses et parfois des redondances. Il y a même une phrase assez ridicule dans laquelle le narrateur écrit qu’il y a deux personnes, quatre jambes et se sent obligé d’expliquer que ça fait deux jambes par personne (un littéraire qui connaît aussi bien la biologie humaine doit être salué je suppose).
Malgré le manque d’action, il y a quelques passages très plaisants comme celui de la description des mœurs lors d’une high table ou dîner entre professeurs dont l’ironie sous-jacente est très plaisante, les règles de bienséance tordues et l'incapacité des intervenants à s'intéresser à autre chose que leur sujet de prédilection sont délicieusement décrites. J’ai apprécié cette partie plus pour son intérêt vaguement documentaire que pour son aspect romanesque. Ensuite, le roman s’oriente vers l’évolution de la relation entre le narrateur et Claire Bayes, une collègue mariée avec laquelle il va entretenir une liaison. A cela s’ajoutent la maladie (dont on ne sait pas grand-chose) d’un autre collègue et ami et surtout la recherche du narrateur autour d’un auteur. Cette seconde moitié m’a moins plue même si les cinquante dernières pages relient tous les éléments disparates qui s’esquissent au fur et à mesure et sont réussies.
J’ai finalement relativement apprécié ce livre, malgré le manque d’enjeux véritables. Sans doute que ma visite à Oxford l’été dernier m’a aidé à retrouver des éléments significatifs dans les descriptions et donc, ce roman dont Oxford est un véritable personnage m’a un peu parlé. Le reste hélas était trop imprécis et trop sec pour me faire adhérer à la relation entre les personnages.
Maillon n°9 :
Choix de Lune de pluie