Un chasseur de lions - Rolin
Publié le 4 Septembre 2009
Un chasseur de lions
De Olivier Rolin
Première parution: 2008
Edition Seuil
234 pages
Quatrième de couverture : Les destins croisés d’Edouard Manet, qui meurt à 51 ans de gangrène, et de son collectionneur et modèle occasionnel, Eugène Pertuiset, aventurier, chasseur de lions, homme à femmes, gros mangeur et buveur, explorateur à ses heures, jusqu’à la Terre de feu. En 1881, deux ans avant sa mort, Edouard Manet fait le portrait d’un personnage haut en couleurs de l’époque, Eugène Pertuiset, à ses heures chasseur de lions en Algérie, mais aussi magnétiseur, explorateur, inventeur et trafiquant d’armes, activités qui le mèneront à accomplir de nombreux voyages en Amérique du Sud, et à faire la première tentative d’exploration de la Terre de Feu. Ce Portrait de Pertuiset, le chasseur de lions, qui n’est peut-être pas le plus connu de Manet aujourd’hui, ni le plus admiré, valut à l’artiste un prix au Salon. Les deux hommes étaient liés, et l’aventurier avait le bon goût d’être un collectionneur de Manet. Ce sont les aventures de ce Pertuiset, rocambolesques et assez farcesques, que retrace Olivier Rolin, croisées avec divers épisodes de la vie de Manet. C’est aussi un voyage à travers l’espace (l’Algérie coloniale, Lima, Valparaiso, la Terre de Feu), le temps (le Paris de Napoléon III, la guerre de 70, la Commune), les souvenirs littéraires (Baudelaire, Zola, Maupassant, etc.). Un roman mené tambour battant, comme une suite très rythmée de scènes ou de tableaux colorés. Mais bien sûr, Olivier Rolin ne fait pas un roman classique, et il entrecoupe son récit par l’évocation de souvenirs personnels qui le ramènent vingt-cinq ans en arrière lorsque, journaliste, il arpentait le continent latino-américain. « Le lion que tu chassais, la Terre de Feu que tu explorais, le trésor que tu cherchais, c’était, comme toujours, le temps perdu. »
De temps en temps, j’essaie de me rappeler pourquoi la littérature française actuelle me laisse froide. Cette lecture fut une piqure de rappel très efficace. Ma lecture de ce Chasseur de lion a en effet été difficile. Les digressions permanentes, le recours à la deuxième personne du singulier lorsque l’auteur se concentre sur ses souvenirs, ce n’est pas une écriture difficile mais ce n’est pas particulièrement agréable.
Le sujet avait pourtant tout pour me plaire. Les destins croisés d’un aventurier et d’un peintre à la carrière riche et intéressante s’annonçaient prometteurs. On y rencontre d’ailleurs de nombreuses célébrités fascinantes de l’époque. Mais le plus difficile pour moi, c’est l’aspect purement descriptif des aventures de Pertuiset. Et au final, il reste surtout l’impression qu’il ne s’est rien passé dans ces soi-disant aventures rocambolesques. En outre, les digressions du narrateur sont encore moins palpitantes. Le fait qu’il rencontre une jolie jeune femme à la terrasse d’un café, en Amérique du Sud, dans sa jeunesse, j’en suis ravie pour lui, mais ça ne parvient pas à me passionner, même lorsque c’est bien écrit.
Je dois quand même reconnaître que je l’ai lu jusqu’au bout sans trop de difficulté et que les cinquante dernières pages, qui se concentrent sur la fin de vie de Manet, si elle font plus documentaire que roman, sont prenantes. Cela a sauvé cette lecture du naufrage complet. Je ne peux pas dire malgré tout que j’ai aimé. C’est trop éloigné de mes lectures habituelles et je m’y suis trop souvent ennuyée.
Edouard Manet -
Pertuiset, le chasseur de lions
Un chasseur de lion
De Olivier Rolin
Première parution: 2008
Edition Seuil
234 pages