Un vampire ordinaire - McKee Charnas

Publié le 14 Juillet 2009

Un vampire ordinaire

De Suzy McKee Charnas

Titre original: The vampire tapestry

Première parution: 1980

Edition Robert Laffont, ‘Ailleurs et Demain’

378 pages

 

 

Quatrième de couverture : Un vampire n'est pas ce que vous croyez. Il n'a pas passé de pacte avec le diable. Il ne repose pas le jour dans un cercueil empli de terre et il ne redoute ni l'ail ni la vue d'un crucifix. C'est un être presque ordinaire... Que lui arrivera-t-il s'il se met à aimer ses proies ?

Edward Weyland est l’idéal même du professeur d’université. Grand, mince, cheveux gris, profil d'oiseau de proie, distant, intimidant. Il enseigne l’anthropologie. Sa spécialité : les rêves. Ceux des autres, car lui ne rêve jamais. Il n'est pas humain. C’est un vampire.

Un vampire n'est pas un être surnaturel. C'est un prédateur qui se nourrit de sang humain comme un tigre de la chair de ses victimes. C'est un fauve, spécialisé, hautement intelligent, d'une incroyable longévité et fort habile à se glisser dans le troupeau. Pas de cape flottant au vent. Pas de crocs acérés dépassant de lèvres vermillon. Pas de spectaculaires métamorphoses en chauve-souris, non plus. D’où vient-il ? D’un autre monde ? D’un autre temps ? Le sait-il lui-même ?

Parce que les humains fascinent Weyland, il entreprend une étrange relation avec une psychanalyste. L’un et l’autre vont succomber à une fascination réciproque, bien proche de ressembler à de l’amour, cette autre forme de prédation... C'est le cœur percé, dit-on, que meurent les vampires. Weyland échappera-t-il au sortilège de ses proies ?

 

Suzy McKee Charnas a entièrement renouvelé, avec sensibilité, le thème du vampire. Un grand classique.

 


Un vampire ordinaire n’est pas une nouveauté mais une réédition d’un roman qui date de 1980. La fin de la quatrième de couverture, sans être mensongère est assez réductrice. Il ne s’agit pas vraiment d’une histoire d’amour entre une humaine et un vampire, c’est nettement plus subtil que cela. L’avis de Stephen King n’est pas très juste non plus. Un vampire ordinaire n’est pas particulièrement « terrifiant, drôle, plein de suspense » mais je dois dire que pour la seconde moitié au moins, je l’ai trouvé en effet « impossible à lâcher. ». Ce n’est pas un roman d’horreur fait pour faire peur mais un roman psychologique qui revisite le mythe du vampire. Il ne faut pas s’attendre à y trouver des pieux, de l’ail et de l’eau bénite (lorsqu’on y parle de cercueil mais c’est assez décalé).

 

C’est un roman en quatre parties assez inégales. Dans les trois premières parties, la narration à la troisième personne adopte le point de vue de personnages qui ont affaire à Edward Weyland le vampire. La première suit Katje, une Sud-africaine veuve, qui découvre la personnalité de Weyland. Cette partie met en place le personnage du vampire et ses attributs et m’a beaucoup plue. Le vampire y est assez original, pur prédateur mais obligé de vivre au milieu de ses proies, contrairement à Dracula, entre autres.

J’ai en revanche eu beaucoup de mal avec la seconde partie, qui suit un adolescent. Le vampire y est mal en point et ce sont les humains qui s’y comportent comme des monstres. C’est intéressant mais trop long et répétitif et au final, j’ai trouvé ça fastidieux.

C’est la suite que j’ai préférée. A partir du moment où Weyland suit une thérapie avec Floria, ce qui l’amène à réfléchir à son statut et à celui de ses proies. La dernière partie, toujours à la troisième personne adopte le point de vue de Weyland et réserve quelques belles choses malgré encore quelques longueurs (la Tosca en détail, même si ça se justifie, c’est long). Mais c’est aussi la partie où il se passe le plus de choses et où tout ce qui précède prend un sens.

 

Le ton peut même parfois être léger malgré le sérieux du propos, comme lorsque Weyland explique ce que devrait être un vampire à des étudiants qui ne savent pas qu’il se décrit lui-même ou est particulièrement grincheux parce qu’il ne peut digérer son repas tranquillement. Au final donc, malgré quelques réserves, cette vision purement psychologique du vampire (l’action n’est vraiment présente que dans les dernières pages) est tout à fait plaisante. Le roman traite du passage d’un vampire prédateur à un vampire pourvu d’une conscience, lourd handicap dans la profession. C’est ce que j’ai aimé.

 

Merci à B.O.B et aux éditions Robert Laffont.

Rédigé par Isil

Publié dans #Planet SF-fantasy-fantastique

Commenter cet article
A
Comme tu m'as dit être dans ta période "vampirique", je me suis dit que tu aimerais peut-être piocher dans une bibliographie thématique. Voici celle de Soleil Vert
Répondre
I
<br /> Merci pour la liste qui peut aussi être utile pour le bloody swap de Lou.<br /> <br /> <br />
A
Bon, et la traditionnelle question: une comparaison avec les vampires d'Anne Rice? :pIl te plait ce vampire là (même si peu d'actions)...Je me tâte à me faire une petite période "vampiresque" avec que des livres sur le sujet, tôt ou tard.
Répondre
I
<br /> Je ne me souviens pas bien d'Anne Rice mais je peux dire qu'on est à l'opposé absolu avec ce vampire là. Pas une once d'interrogation existentielle au départ et<br /> ensuite, elles sont très subtiles et surtout, pas un milligramme de romantisme. Et c'est pour ça qu'il me plait<br /> :-D<br /> <br /> Je suis en plein dans ma période vampirique :-)<br /> <br /> <br />
Y
Moi les histoires de vampires ça me tente toujours (cela dit comme toi Anne rice ce n'est pas trop ma tasse de thé... enfin les trois premiers j'ai bien aimé ensuite plus du tout...)
Répondre
I
<br /> Je ne sais même plus quel titre j'ai lu. <br /> <br /> <br />
L
tu me le prêterais à l'occasion ? :)
Répondre
I
<br /> Ok. Après Ys.<br /> <br /> <br />
N
Je ne suis pas très fan d'histoires de vampires... je les préfère sur écran, mais l'approche peut être intéressante, alors pourquoi pas?
Répondre
I
<br /> Dans les approches intéressantes du vampire, j'ai préféré La ville intemporelle de Gonzales Ledesma. Mais pourquoi pas si l'occasion se présente.<br /> <br /> <br />