Being human
Publié le 1 Mai 2009
Série fantastique
Grande-Bretagne – 2008 – 6 épisodes
Créé par Toby Whithouse
Avec Russell Tovey (George), Lenora Crichlow (Annie), Aidan Turner (Mitchell), Jason Watkins (Herrick), Annabel Scholey (Lauren), Sinead Keenan (Nina), Gregg Chillin (Owen)
Mitchell, George et Annie partagent une maison à Bristol. Jusque là, rien d’anormal, si ce n’est que les trois colocataires doivent garder le secret sur leur véritable identité.
Séduisant et décontracté, Mitchell plait beaucoup aux femmes. Hélas, il se débat en permanence contre son envie de boire du sang car c’est un vampire. Son copain George est plutôt timide et mal à l’aise et à chaque pleine lune, il se transforme en loup-garou. Lorsqu’ils ont décidé de s’installer ensemble pour essayer de vivre une vie ‘normale’, ils découvrent qu’ils ne sont pas seuls. Annie, récemment décédée dans la maison, y est encore, comme fantôme, pleurant sur son fiancé, le propriétaire de la maison.
Etre humain n’est pas simple lorsqu’il faut travailler et avoir une petite amie et qu’en plus, on doit faire face à d’étranges mouvements du monde des vampires et à la peur constante d’être révélés au monde.
En anglais uniquement (avec sous-titrages anglais)
Being human est une nouvelle série fantastique anglaise. Elle a été créée par un scénariste qui a travaillé pour Torchwood et Doctor Who. Les épisodes sont d’ailleurs réalisés par des réalisateurs de ces deux séries. Elle ne renouvelle pas franchement le genre mais utilise efficacement et de manière plaisante les stéréotypes de l’histoire de vampires pour les coller à une belle idée. Même la société des vampires de Bristol arrive à faire des mots d’esprits sur les clichés entre deux crimes. Cette série est à la fois palpitante, émouvante, à la fois sombre et très drôle, comme seuls les anglais savent le faire.
Chaque personnage a une problématique un peu différente. Si Edward Cullen s’était acheté une personnalité, il aurait pu s’appeler Mitchell. En effet, sur le même problème de base, à savoir la sexualité du vampire est dangereuse, là où la réponse de Meyer m’a paru niaise au possible, celle de Whithouse me plait énormément. Mitchell est vraiment incarné et ce n’est pas une espèce de prince charmant ‘harlequinesque’. Il a vécu (d’ailleurs je reverrais bien Casablanca), en tant que vampire, il a commis des actes terribles, dont un qui le poursuit encore. Dans Being human, le vampirisme est traité comme une addiction. Mitchell est comme un ancien alcoolique qui s’est sevré. Sauf que, il y a des effets secondaires lorsque il est attiré par une femme. Il a une tendance à vouloir mordre assez régulièrement, ce qui le rend potentiellement dangereux en permanence. Il y a même un épisode basé sur une tentative de cure de désintoxication d’un vampire.
George est normal en dehors des nuits de pleine lune. Alors que Mitchell a eu le temps de s’habituer à sa condition (les vampires forment d’ailleurs une communauté soudée dont il est difficile de partir mais qui aide les nouveaux), George a été mordu deux ans auparavant et il rejette toujours cette partie de lui-même (la façon dont il parle de sa partie loup à la troisième personne est brillante). L’entraînement à être un parfait loup-garou lorsqu’il découvre un de ses congénères est certainement un des moments les plus drôles de la série. Lorsqu’il n’est pas loup-garou, il n’est pas vraiment un gagnant et il est même assez peureux. Russell Tovey est vraiment excellent et très drôle.
Quant à Annie, elle est un jeune fantôme (ce qui lui évite la coiffure ridicule de Gilbert, déjà pas aidé dans la mort par sa propension à lire du Nietzsche pour draguer). Elle ne se remet pas de sa mort (ce qu’on peut comprendre) et elle se console en jouant à la parfaite fée du logis tout en pensant en permanence à son fiancé qui a refait sa vie. Je trouve que son personnage, pas forcément palpitant au début, devient de plus en plus intéressant au fil des épisodes et même si son histoire est assez prévisible, c’est bien amené.
Les effets spéciaux ne sont pas d’une grande qualité (ce n’est pas minable non plus heureusement). Le loup-garou gagnerait en crédibilité à ne pas être filmé en gros plan comme dans le dernier épisode. Mais peu importe, ce n’est pas là-dessus que joue la série mais vraiment sur l’humanité des personnages, sur la façon dont ils essaient désespérément d’assumer ou de rejeter leur condition. Peut-on vraiment être humain et vivre avec les humains quand on est un danger permanent pour eux ?
La série est très courte et finie mais la fin est ouverte et permet une suite. D’ailleurs, la BBC a commandé huit nouveaux épisodes.
Si vous aimez les séries anglaises comme Torchwood ou Life on Mars, cette série est pour vous. En tout cas, moi, j’ai adoré, dès la première phrase du pré générique du premier épisode.
"Immortality can make you feel so old"
Merci à Hugin et Munin (je ne sais plus lequel des deux) grâce à qui j'ai découvert l'existence de cette série.