Le vampire de Ropraz - Chessex
Publié le 4 Mars 2009
Le vampire de Ropraz
De Jacques Chessex
Première parution: 2007
Edition Grasset
108 pages
Quatrième de couverture : En 1903 à Ropraz, dans le Haut-Jorat vaudois, la fille du juge de paix meurt à vingt ans d'une méningite. Un matin, on trouve le couvercle du cercueil soulevé, le corps de la virginale Rosa profané, les membres en partie dévorés. Horreur. Stupéfaction des villages alentour, retour des superstitions, hantise du vampirisme, chacun épiant l'autre au cœur de l'hiver. Puis, à Carrouge et à Ferlens, deux autres profanations sont commises. Il faut désormais un coupable. Ce sera le nommé Favez, un garçon de ferme aux yeux rougis, qu'on a surpris à l'étable. Condamné, emprisonné, soumis à la psychiatrie, on perd sa trace en 1915.
A partir d'un fait réel, Jacques Chessex donne le roman de la fascination- meurtrière. Qui mieux que lui sait dire la " crasse primitive ", la solitude, les fantasmes des notables, la mauvaise conscience d'une époque ?
Le vampire de Ropraz n’est pas une histoire de la littérature fantastique même si elle en reprend des motifs, comme le vampire ou la dame blanche. Ce très court roman s’ouvre sur une description frappante de la vie rude d’un village reculé de Suisse au début du 20è siècle. On découvre un monde de misère affective, d’alcoolisme, où le silence entoure les pires maltraitances, où la superstition se mêle à la religion la plus stricte. C'est dans ce contexte que des événements effroyables se déroulent. L’horreur des faits est décrite précisément mais sans complaisance. L’écriture excellente, assez sèche et distanciée permet de prendre du recul par rapport à ces faits et de les rendre supportables. On s’interroge sur l’humain, sur l’horreur qu’il peut à l’occasion contenir.
Bref, un excellent roman.