Les Contes de Beedle le Barde - Rowling
Publié le 5 Février 2009
Les Contes de Beedle le Barde
De J.K. Rowling
Titre original: The Tales of Beedle the Bard
Première parution: 2008
Edition Gallimard Jeunesse
127 pages
Cet ouvrage regroupe cinq contes :
- Le Sorcier et la Marmite sauteuse
Un bon sorcier aide ses voisins grâce à sa marmite magique. Son fils qui n’aime pas les moldus refuse de les aider, il sera puni.
- La Fontaine de la Bonne Fortune
Trois sorcières et un chevalier décident de coopérer pour atteindre une fontaine qui doit exaucer leurs vœux.
- Le Sorcier au coeur velu
Un sorcier utilise la magie pour se protéger de l’amour, sentiment qui affaiblit l’homme.
- Babbitty Lapina et la souche qui gloussait
Un roi stupide veut s’initier à la magie mais le professeur qu’il choisit est un moldu sans pouvoir qui va demander à une sorcière de l’aider à tromper le roi.
- Le conte des Trois Frères
La Mort propose une récompense à trois frères qui lui ont échappés. Seul le plus humble pourra tromper la Mort.
Le tome sept des aventures d’Harry Potter faisait référence à ce livre de contes pour enfants sorciers. J.K. Rowling a décidé d’écrire et de vendre ce recueil au profit de son association de protection de l’enfance.
Ce petit livre sans prétention est un exercice de style que j’ai trouvé intéressant car j’aime les contes. Les contes savants d’Andersen comme les contes populaires recueillis par les frères Grimm. Le conte est un univers très codifié et Rowling a très bien respecté cela. Le conte a parfois un côté édifiant, même si la morale n’est jamais explicite : si tu n’obéis pas à ta maman, le loup te mangera ; si tu fais bien le ménage avec gentillesse et obéissance, tu épouseras le prince charmant et la vilaine marâtre qui t’a assassinée mourra dans d’atroces souffrances (bon là, je vous accorde que c’est un peu suspect mais je vous rappelle que c’est une morale d’une autre époque).
De la même façon, les petits sorciers du monde d’Harry Potter sont bercés par des contes. Rowling rappelle dans la préface que nos contes font souvent appel au merveilleux mais dans un monde où la magie est la norme, cela n’a pas la même valeur et les contes de sorciers sont donc là pour démontrer que la magie n’est pas la solution à tout. Certains codes du conte sont présents : les personnages comme les épreuves vont souvent par trois, les personnages sont stéréotypés et n’ont pas d’épaisseur psychologique (le méchant roi, le troisième frère qui est le plus malin), une quête initiatique…
La limite de ce livre est que pour que ses contes soient crédibles, Rowling a dû rester en surface (ces contes doivent « faire vrai » puisqu’ils sont sensés s’adresser à de jeunes sorciers, ils ne peuvent donc être parodiques, par exemple) et du coup, même si c’est réussi, ça ne renouvelle pas franchement le genre. Pour compenser, Rowling les fait commenter brièvement par Dumbledore et là on retrouve plus l’univers d’Harry Potter. J’ai notamment beaucoup aimé le moment où il est traité du problème du « révisionnisme » des contes jugés trop durs pour les enfants qui existe chez les sorciers comme chez les « moldus ». Et comble du hasard, j’ai découvert depuis cet ouvrage au titre édifiant : Les mille et une nuits ou contes merveilleux, édition revue et corrigée pour la jeunesse chrétienne.
Le premier conte n’a pas grand intérêt selon moi mais les autres sont très plaisants. J’ai bien aimé ce petit ouvrage, même si on est loin de Harry Potter.