The way we live now (BBC 2001)
Publié le 19 Mars 2008
The way we live now
2001 - 293 min – 4 épisodes
Réalisé par David Yates, scénario de Andrew Davies
D’après le roman d’Anthony Trollope
Avec David Suchet (Augustus Melmotte), Shirley Henderson (Marie Melmotte), Matthew MacFadyen (Sir Felix Carbury), Paloma Baeza (Hetta Carbury), Cillian Murphy (Paul Montague), Miranda Otto (Mrs Hurtle), Douglas Hodge (Roger Carbury)
Augustus Melmotte arrive à Londres avec sa femme et sa fille. Ses origines et ses activités sont mystérieuses mais lorsqu’il annonce la création d’une nouvelle société, chargée de construire une ligne de chemin de fer en Amérique, il trouve de nombreux investisseurs. Parmi eux, on trouve des aristocrates décadents qui tentent d’obtenir une part du gâteau. Sir Felix Carbury, baronnet sans le sou et dissipé, espère d’ailleurs épouser Marie Melmotte et sa fortune.
En anglais seulement (avec l'option sous-titrages en anglais)
Anthony Trollope est un auteur victorien qui a beaucoup dénoncé l’hypocrisie de son époque. Dans « The Way we live now », il s’attaque à la finance et à ses abus. Si
parfois, ça peut sembler un peu manichéen (au départ on peut avoir l’impression que le mal vient de l’étranger avec les Melmotte et Mrs Hurtle), au fur et à mesure, on se rend compte que les
anglais ne sont pas épargnés par la critique. Les Longestaffe sont des aristocrates d’un snobisme absolu, méprisant tous ceux qui ne sont pas de leur rang alors qu’ils sont dépendants d’eux
financièrement (Anne-Marie Duff est excellente et subtile en fille prête à tout pour retrouver un rang digne d’elle). Mais surtout, un des personnages centraux est Sir Felix Carbury
(magistralement interprété par Matthew MacFadyen qui s’en donne à cœur joie), caractère médiocre, égoïste pas très malin mais également prêt à tout pour épouser une fortune. Il faut dire que la
plus grande ambition de sa vie est de passer son temps à son club de jeu, où il dépense le peu d’argent de la famille, y compris aux dépends de sa sœur, sa phrase préférée étant « It’s not
my fault ! ». Quant à sa sœur Hetta, c’est le seul personnage très digne de cette série. Et c’est très difficile pour elle, surtout lorsqu’elle tombe amoureuse d’un jeune homme sans
fortune alors que sa famille la voudrait mariée au sympathique et accessoirement (enfin pas du tout accessoirement en fin de compte) riche cousin Roger.
En plus de la finance, les thèmes du pouvoir mais aussi l’antisémitisme des anglais y
sont traités de façon très intéressante. Les personnages et les intrigues sont nombreux.
On peut reprocher quelques défauts : au début, David Suchet est caricatural, mais cela s’efface au profit d’une analyse intéressante du personnage et ce petit bonhomme a un charisme indéniable, bien mis en valeur par la mise en scène, lorsqu’il harangue les foules. Une scène de banquet est grotesque avec des gens qui, justement, ne sont que dans les apparences mais qui se goinfrent de façon animale. Shirley Henderson en fait également trop au début (on plaindrait presque Felix quand son personnage, Marie, en est très amoureuse). Mais dans l’ensemble, j’ai trouvé que l’histoire de cette mini-série est si passionnante que ces quelques défauts sont rapidement oubliés.
La réalisation est remarquable, avec des effets de caméra très réussis qui mettent en valeur les décors somptueux et les personnages magnifiques. La distribution est
excellente. En plus de Matthew Mac Fadyen, qui est parfait et David Suchet très impressionnant, j’ai trouvé les prestations de Miranda Otto et de Anne-Marie Duff particulièrement réussies. La
série a obtenu des récompenses, très méritées. A voir donc.