L'héritage de Saint Leibowitz - Miller
Publié le 14 Février 2008
L’héritage de saint Leibowitz
De Walter M. Miller
Quatrième de couverture : Des siècles après un conflit
dévastateur, quelques communautés éparses émergent de la barbarie. Parmi elles, un ordre religieux fondé par Leibowitz, un savant devenu moine, pour sauvegarder les livres et le savoir qui
subsistent. Telle est notamment la tâche, bien plus tard, alors que l’Eglise a resurgi de ses cendres, de frère Dent-Noire, un moine d’origine nomade qui songe à renoncer à ses vœux. Le monde
occidental semble sur la voix d’une Renaissance, mais l’élection d’un nouveau pape va remettre le feu aux poudres à travers l’affrontement d’une Eglise qui cherche à étendre son influence
spirituelle
et politique sur les peuples nomades et d’un pouvoir séculier qui cherche à imposer sa propre loi…Attendue depuis plus de trente ans, cette arborescence d’Un cantique pour
Leibowitz, devenu un classique de la S.F., est un événement !

Le terme « arborescence » utilisé sur la quatrième de couverture est juste puisque l’histoire du roman se déroule soixante-dix ans après le séjour de Thor Thaddeo, le savant de Hannegan City, à l’abbaye de Leibowitz dans « Un cantique pour Leibowitz ».
« L’héritage de Saint Leibowitz » est d’une structure plus classique que le précédent. Ici on suit un personnage tout au long
du roman. Je trouve que le titre anglais (Saint Leibowitz and the Wild Horse Woman) est plus parlant lorsqu’on lit le roman car il n’y est pas vraiment question d’héritage en fait. Ça parle
beaucoup plus de la confrontation de deux cultures et religions.
On retrouve les points de repère du livre précédent (les busards prennent de l’importance) et le livre regorge de bonnes idées comme le
problème théologique posé par le « méridien de la sorcière verte » (ou « Green Witch »). Mais il y a trop de thèmes abordés (schisme religieux, état séculier contre
théocratie, guerre sainte, guerre « bactériologique », évangélisation…) et en fin de compte, tous sont juste effleurés. C’est très intéressant mais écrit aussi d’une manière un peu
plate, sans relief. Sans regretter la lecture et sans m’être ennuyée, je suis toujours un peu restée sur ma faim. En outre, j’ai trouvé quelques passages un peu confus : entre les très
nombreux clans et personnages qui changent de « camp » en fonction des moments et des intérêts, on se perd facilement si on n’a pas une grande concentration. J’ai donc été intéressée
mais pas emballée.
NB : les derniers chapitres du roman ont été écrits par un autre auteur, Terry Bisson, après le suicide de Miller. Pour être
honnête, je ne m’en serais pas aperçue si je ne l’avais lu sur la quatrième de couverture. Le style de l’auteur a été respecté.
« Comme le veut l’usage, un ennemi totalement étranger est moins méprisable qu’un frère déviant. »
« Monseigneur, ces hommes vivent de massacre et de pillage.
- Une bonne définition de la guerre, n’est-ce pas ? »