Le Bouddha de banlieue - Kureishi
Publié le 2 Février 2008

Karim a 17 ans et il vit avec ses parents et son frère dans la banlieue de Londres dans les années 70. Son père, indien musulman
devient une sorte de gourou bouddhiste et sa mère est anglaise. Karim va assister à la destruction de sa famille.
Quatrième de couverture : Londres, fin des années
soixante-dix. Haroon Amir, dandy indien de banlieue, enseigne le bouddhisme à des Londoniens néophytes et ébahis. Expériences sexuelles, culturelles et hallucinogènes se mêlent gaiement pour le
plus grand plaisir de Karim, fils du Bouddha. Mais celui-ci est tiraillé par sa double origine, indo-musulmane et anglaise. D'un côté, il y a la communauté "paki", en mal d'intégration avec
l'oncle Anwar, Jamila la cousine militante et Changez, l'époux déboussolé. De l'autre, sa famille anglaise, en mal de repères, mais débrouillarde et ambitieuse. Au milieu, Londres, ses étoiles et
la célébrité en perspective. Karim se lance alors dans le grand bain.
Ce roman est la chronique d’un adolescent des années soixante-dix, pur produit anglais mais à qui on rappelle en permanence ses origines. Le récit est à la première personne, le style est cru, souvent grossier, parfois à la limite de la vulgarité mais c’est surtout très drôle. En effet, le récit est truffé de petites phrases très ironiques. Il faut dire que Karim est pourvu d’une famille embarrassante entre son père musulman qui devient une sorte de gourou new age et la famille anglaise de sa mère.
C’est plus un livre sur l’ambiance d’une époque qu’une véritable histoire (c’est parfois un peu décousu), même si en fin de
compte, c’est un roman qui traite du passage à l’âge adulte. Tout y passe, la petite bourgeoisie de banlieue, le trotskisme, bref, Kureishi porte un regard ironique sur les années soixante-dix.
Même si je ne suis pas très fan du genre à priori, j’ai beaucoup aimé ce roman (alors que je m’attendais à m’ennuyer fermement), peut-être parce qu’il y a beaucoup de recul (le livre date de
1990) et de l’humour à presque toutes les pages. J’ai un peu moins apprécié la partie où Karim devient acteur, où ça se limite un peu plus au sexe, à la drogue et au rock n’ roll. Au bout d’un
moment, décrit de façon assez crue, ça devient vite répétitif et c’est un peu trop nombriliste à mon goût. Néanmoins, c’est un des rares livres de littérature contemporaine de ce type que j’aie
vraiment aimé. À lire absolument.