Oeuvres complètes d'Ossian - MacPherson
Publié le 28 Juin 2011
Œuvres complètes d’Ossian
De James Macpherson
Titre original: The poems of Ossian
Première parution: 1765
Edition Editions Transatlantiques
189 pages
Quatrième de couverture : Les Grecs puisèrent leurs fictions dans leur esprit ; Ossian trouva les siennes dans son cœur…
Alors que nous n’avons pratiquement plus de documents historiques sur l’épopée celtique des premiers siècles de notre Histoire, le témoignage d’Ossian est de tout premier ordre et, tous ceux et toutes celles qui recherchent en eux, leurs lointaines racines celtiques, se doivent de connaître puis d’étudier l’œuvre d’Ossian.
Ils pourront retrouver la morale philosophique et religieuse qu’enseignaient encore les druides au 3è siècle.
En 1761, Seumas MacMhuirich (James Macpherson), un poète écossais, annonce avoir découvert un texte écrit par Ossian, supposé barde écossais du 3è siècle. Il édite une traduction de cet écrit. Très vite, des doutes sur l’authenticité des textes naîtront. D’ailleurs, les soi-disant originaux n’ont jamais été produits. On peut comprendre ces doutes à la lecture. On baigne plus dans le romantisme 18è siècle que dans le récit de hauts faits qui caractérisent en général le récit épique des premiers siècles occidentaux.
En effet, les poèmes d’Ossian, c’est la poésie épique en version romantique. Les événements tragiques ne se produisent jamais par beau temps. Il y a en général un vent précurseur d’orage pour vous prévenir qu’il va y avoir des morts. C’est donc très stéréotypé et en outre assez répétitif. On est loin de la poésie épique de Beowulf. Même Cuchulainn, malgré son côté un peu répétitif m’avait semblé plus agréable à lire et bien plus intéressant sur le fond surtout. Même lorsque des noms aussi exotiques que Erragon, Mathos, Bosmina ou Clessamor vous font vibrer, si la poésie du 18è siècle ne vous transporte pas, il est difficile d’adhérer à ces histoires d’amants toujours séparés. En effet, le texte se focalise plus sur ces thèmes que sur les combats qui sont pourtant les causes de ces séparations.
Chez MacPherson, les femmes meurent littéralement de chagrin ou de joie (finalement, il y a un peu d’originalité). Heureusement que la réalité est plus prosaïque sans quoi j’aurais littéralement pu périr d’ennui. J’ai donc préféré arrêter ma lecture au bout de 130 pages (sur les 150). Si je me fie à la quatrième de couverture, je me sens plus proche de l’esprit des Grecs que du cœur des Ecossais.
« Mais la Nuit à son char attelle les tempêtes,
Les Autants font mugir leurs effroyables voix ;
Les chênes, battus à la fois,
Et courbant sous les vents leurs orgueilleuses têtes,
Roulent au pied du mont dont ils furent les rois.
Darthula, muette, immobile,
L’oeil morne, les cheveux épars,
Dans sa fureur sourde et tranquille,
Promène partout ses regards.
Mais bientôt ses genoux fléchissent :
Un dard est caché dans sa main ;
Elle le plonge dans son sein,
Et des flots de sang en jaillissent. »
... écossaise du 3è siècle avant de mourir (même si le kilt n'avait pas encore été inventé)