La main de Dieu - Char
Publié le 15 Juin 2010
La main de Dieu
De Yasmine Char
Première parution: 2008
Edition Folio
122 pages
La narratrice, issue d’un mariage mixte entre une française qui s’enfuit et un riche libanais musulman, raconte son adolescence en pleine guerre du Liban.
Quatrième de couverture : Il y a une jeune fille, quinze
ans, qui court le long d'une ligne de démarcation. Il y a le Liban, ce pays depuis si longtemps en guerre qu'on oublie parfois que la guerre est là. Et puis dans la guerre, il y a l'amour.
L'amour de la jeune fille, pur comme un diamant : pour le père, pour l'amant, pour la patrie. Grande absente, la mère ne sait rien de cet amour. Elle est partie sans laisser d'adresse. La jeune
fille ne sait pas comment faire pour grandir là, tiraillée entre deux cultures, happée par la violence. Alors elle court. C'est l'histoire d'une fille en robe verte qui virevolte dans les ruines,
qui se jette dans les bras d'un étranger, qui manie les armes comme elle respire. L'histoire d'une adolescente qui tombe et qui se relève toujours.
Voilà un roman dont je n’attendais pas grand-chose en lisant la quatrième de couverture malgré le thème du Liban et je n’y ai en effet pas trouvé grand-chose.
Il y a trop de choses pour un livre aussi court, la double culture, la guerre, la découverte de l’amour et de la sexualité... Tout est survolé, rien n’est développé. Vivre dans un pays en guerre, c’est difficile et vivre dans une famille traditionaliste musulmane, c’est difficile aussi. C’est tout ce qui me reste de cette lecture. Quelle découverte ! Le problème, c’est qu’en plus du manque de développement, l’écriture, très hachée, ne fait pas vraiment ressentir ces difficultés. Il y a quelques bons passages, mais trop fugitifs pour laisser une trace profonde.
Quant à l’histoire d’amour, elle ne m’a pas touchée. Les amours entre une adolescente naïve et un adulte me semblent peu originales malgré un contexte particulier. Ainsi, j’ai trouvé la description de la première expérience sexuelle d’une effroyable platitude et la fin est trop prévisible et tout aussi plate (et pourtant, il s’y passe un évènement qui est tout sauf banal).
En fin de compte, j’ai eu le sentiment de voir un album de famille d’une personne absolument banale (alors que ni le contexte, ni la vie personnelle de cette jeune fille le sont). En outre, les photos sont dans le désordre. On passe du coq à l’âne, avec des allers-retours permanents. C’est d’autant plus dommage que ce thème aurait pu être développé avec beaucoup plus de profondeur.
Merci aux éditions Folio