Ile d’Arran, Ecosse (22-26 octobre 2009)
Publié le 30 Janvier 2010
J'avais adoré l'Ecosse lors de mon premier voyage en 2007 et m'étais bien promis d'y retourner. C'est ce que j'ai fait en octobre 2009, un peu poussée par Cryssilda (enfin, elle n'a pas vraiment eu besoin de me supplier pour être honnête). Je n'ai pas encore relaté ce nouveau séjour. Il est temps de vous faire partager quelques images de la très belle île d'Arran, située au sud-ouest de l'Ecosse.
Cryssilda et moi devons absolument arrêter de sombrer dans la surenchère avant que ça ne finisse mal. Parce que décider de partir ensemble un week-end en Ecosse, jusque là, c’est formidable ; décider d’aller à Arran juste parce que la newsletter de l’office du tourisme le propose et que ça nous attire sans qu’on sache pourquoi, c’est déjà léger mais ça passe; quand en plus on se retrouve au bout du monde, dans le coin le plus perdu de l’île qui est déjà assez perdue, juste parce que quelqu’un connaît quelqu’un qui lui a conseillé un B&B dans ce village (Betty, c’est ta faute tout ça), c’est franchement délirant. Heureusement, nous sommes des dures. Nous avons donc passé non pas un mais trois jours (sous le regard médusé des habitants) à Lochranza, à une heure du ferry à Brodick, village joignable avec un bus qui ne circule que toutes les 2 heures environ. Et dire qu’on croyait que le « good luck » lancé par le réceptionniste de l’hôtel à Ayr la veille du départ était de l’humour écossais… il est évident que c’était purement de l’observation primaire.
Lochranza, ancienne église reconvertie en B&B
Comment décrire Lochranza ? Imaginons un village très perdu de la France profonde où il n’y a pas grand-chose. Eh bien Lochranza, c’est pareil en pire. Nous avons été mises dans l’ambiance tout de suite grâce à la propriétaire du B&B qui nous a demandé de bien fermer la grille d’entrée, à cause des biches qui dévastent le jardin. Alors moi, on ne me la fait pas. J’ai vu Le loup-garou de Londres et plein d’autres films qui font peur: si les habitants d’un coin paumé se barricadent la nuit et donnent des raisons comme ça, c’est suspect. Ce ne sont pas des biches normales, c’est sûr… de là à conclure que le village est cerné par des biches-garous, il n’y a qu’un pas, et de là à découvrir l’existence de zombiches…
Enfin, comme nous sommes arrivées à l’heure du déjeuner, les biches, plus nombreuses que les humains, et de loin, étaient
encore dans leur état normal et nous avions faim. Le pub le plus proche n’ouvrant qu’à 16h, il nous fallait nous débrouiller mais ce n'était pas un problème parce que le village est équipé d’une
épicerie, c’est magnifique… enfin bien sûr, ça aurait été magnifique si le placard à balai contenant trois paquets de chips qui sert d’épicerie avait été ouvert. Mais bon, Cryssilda est une
highlander et moi je suis “born to be wild not to panic” alors nous n’avons pas paniqué et cherché un autre endroit pour trouver de la nourriture avant d’être obligées de rejouer la
première scène du film Raining stones de Ken Loach. Bon, bien sûr, comme la distillerie était en face et qu’il y avait une cafeteria, nous n’avions pas non plus vraiment le temps de
paniquer.
Après un repas bien mérité (il nous a bien fallu une heure pour aller du B&B à la distillerie – les villages écossais sont longs… et Cryssilda aime parler à tous les animaux qui passent… et ils sont nombreux les animaux à Arran), nous avons juste eu le temps découvrir le village et la côte alentour avant la nuit et passer la (longue) soirée dans l’unique pub du village.
Le château de Lochranza
Entre Lochranza et Catacol
Nous avons découvert la base de Torchwood 4 mais ce n'est pas encore tout à fait au point, juste une petite correction à faire...
L’avantage à Arran, c’est qu’on peut se reposer parce que la vie nocturne n’y est pas trépidante. Le lendemain matin, nous étions donc en pleine forme pour notre deuxième jour et toutes les belles ballades qui s’offraient à nous… ainsi que pour les joies du temps écossais. J’ai un scoop, ce ne sont pas les brownies (les lutins, pas les gâteaux) qui peignent les montagnes et les landes pour les rendre si belles, c’est la pluie qui donne ces superbes couleurs (voir en même temps, du soleil, de la pluie et deux arc-en-ciel sur un paysage écossais, c'est émouvant). Et parfois, la pluie tombe aussi sur les touristes. Et là, elle tombait sur nous. Mais heureusement, on avait décidé d’aller visiter Blackwaterfront et ses environs, sur la côte ouest de l’île. Mais heureusement, comme il nous a fallu plusieurs heures pour y arriver (avec un passage par le magasin de sports de Brodick pour m’acheter un pantalon imperméable), nous avons pu commencer une promenade magnifique par un temps magnifique c’est-à-dire à peu près sec en terme local.
Qui a dit qu'il n'y a rien à faire à Arran? On peut très bien entasser des cailloux, c'est une activité très chouette.
King's Cave à Blackwaterfront. Robert the Bruce y aurait vu une araignée (oui, cette anecdote est extraordinaire, pas moins)
La forêt enchantée. Nous n'y avons croisé ni sorcière ni brownie mais on s'y attendait presque.
Bien sûr, une balade sans pluie en Ecosse n’est pas une balade alors la dernière partie nous a bien rappelé où nous étions. Heureusement, les locaux sont sympas et acceptent les éponges humaines déguisées en bibendum au pub. Après le retour à Lochranza et une réflexion intense de moins d'une seconde pour choisir notre lieu de sortie du soir, nous avons passé la soirée au pub (un des avantages du manque d'alternative c'est qu'on ne se bat pas pour savoir où passer son temps). Heureusement, il y a plusieurs variétés de bières locales pour varier les plaisirs. Et puis Cryssilda qui découvre un ciel avec des étoiles et un monde sans réverbère, c’est une attraction en soi.
Le lendemain, pour notre dernier jour, comme il pleuvait encore plus que la veille, nous avons tout naturellement décidé de
faire une randonnée dans la montagne autour de Lochranza, parce que ce n’est pas un peu de pluie qui va avoir raison de nous. Nous avons finalement découvert que les vêtements de pluie ne sont
pas imperméables à la pluie écossaise pendant plus de quatre heures, mais que dos au vent et sans bouger pour mieux sécher entre deux averses, l’Ecosse, c’est beau (enfin ça ce n’était pas
vraiment une découverte mais bon, avec la difficulté et les rires, on apprécie encore plus). Nous avons aussi découvert qu’un sentier peu visible veut dire qu’il est introuvable et que mettre son
pied sur un terrain stable sur une lande écossaise n’est pas de tout repos mais que l’on peut ressortir de la boue plus propre que d’une rue parisienne grâce à l’eau (des flaques ou du ciel, ça
reste un mystère parce que au bout d’un moment, on a du mal à faire la différence).
Ah si, finalement la pluie a gagné et devant des nuages toujours plus menaçants, nous avons dû rebrousser chemin tant bien
que mal. Que celui qui n’a jamais crié « Mummy, mummy. Are you my mummy ? » alors qu’il était perdu dans la montagne nous jette le premier rocher. Après quelques bains de pieds
involontaires au passage et même un joli plongeon pour Cryssilda qui aime visiblement beaucoup la natation en trou d’eau, nous avons pu rejoindre la civilisation, commencer à sécher et choisir
notre destination pour la soirée, un lieu très original, le pub du village. Il semble que les gens du coin ne doivent pas avoir l’habitude des visiteurs récidivistes, ce qui explique sans doute
l’exclamation étonnée d’un pilier de bar « Three days ?! Here !!!!! » Oui oui, on entendait parfaitement tous ces points d’exclamation. Alors bien sûr, il était visiblement
bien imbibé aussi et pas par l’eau de pluie mais justement, l’alcool rend franc.
Lochranza
Nous avons donc quitté Arran le lendemain, sans avoir été attaquées par des zombiches. Je ne vois pas pourquoi le bus ne s’est pas arrêté au milieu de nulle part pour que je puisse admirer les phoques qui s’ébrouaient au soleil (Cryssilda va probablement prétendre que la vue d’un phoque provoque chez moi une réaction étrange, c’est tout à fait exagéré à mon avis).
Enfin, pour finir notre randonnée et voir des phoques et des dauphins, nous serons obligées d’y retourner.
Cryssilda a-t-elle aimé Arran ? As-t-elle des photos de zombiches? Le suspense est insoutenable mais ça tombe bien, il suffit d’aller lire son billet pour le savoir.
D'autres photos dans l'album, par là.