Hamlet - Shakespeare

Publié le 14 Octobre 2009

Hamlet

De William Shakespeare

Première parution: 1603

Edition GF Flammarion

540 pages

 


Le roi du Danemark, le père d'Hamlet, est mort. Son frère Claudius lui succède et, moins de deux mois après, épouse Gertrude, la veuve de son frère. Le spectre du roi apparaît alors et révèle à son fils qu'il a été tué par Claudius. Hamlet doit venger son père et mais, ne se décidant pas à agir, il simule la folie. On met cette folie sur le compte de l’amour qu’il porterait à Ophélie, la fille de Polonius, conseiller du roi.

 

 


Je gardais de ma première lecture d’Hamlet un bon souvenir mais ce n’était pas ma pièce préférée, au point que je ne l’avais jamais relue depuis mes 18 ans. Parmi les drames de Shakespeare, je préférais Othello et Macbeth que j’ai relus régulièrement depuis. Avec le recul et en relisant, je comprends mieux pourquoi j’étais un peu passée à côté de Hamlet. Chose réparée maintenant.

 

Hamlet, c’est avant tout de l’introspection. Le héros ne se pose pas de question sur le bien fondé de la vengeance et pourtant, il lui faut cinq actes de la plus longue pièce de Shakespeare pour agir. C’est avant tout une pièce sur l’hésitation, sur le doute. Hamlet qui simule la folie finit par se demander s’il n’est pas réellement fou ou si le spectre n’est pas un démon venu le tenter. Et le lecteur admire la qualité de ces interrogations.

Quelle maîtrise de la part de Shakespeare ! Le drame se noue petit à petit, dans une langue merveilleuse (on n’est même plus surpris de voir le nombre de répliques célèbres de cette pièce au bout d’un moment). Et lorsque le point de non retour est franchi, on retient son souffle dans une scène extraordinaire, qui voit l’affrontement de Hamlet et de sa mère et qui va finir tragiquement.

 

Shakespeare est fabuleux parce qu’il peut écrire des drames poignants, qui terminent en hécatombe mais qu’il y fait souvent intervenir le comique et qu’on rit avant d’être ému (Polonius tient parfois plus du bouffon que du conseiller, notamment lorsqu’il prodigue des conseils sur la gestion de ses amours à sa fille). Shakespeare sait être intelligent, parler de l’humain mais de façon populaire qui parle à tous et ce de manière divertissante. C’est un talent rare, plus que jamais présent dans Hamlet, une pièce extraordinaire, à lire absolument.

 


A ma grande honte, je n’avais jamais vu d’adaptation d’Hamlet avant cet été, même pas celle de Kenneth Branagh, qui m’a pourtant fait découvrir Shakespeare. J’ai donc assisté à ma première représentation de ce chef-d’oeuvre à Londres, au Wyndhams Theatre, le 29 juillet dernier. La pièce était censée être mise en scène par Branagh justement et je dois dire que c’est l’argument principal qui m’avait motivé, bien plus que la présence de Jude Law dans le rôle titre. Branagh a déclaré forfait (je ne sais toujours pas pourquoi) et c’est Michael Grandage qui a réalisé la mise en scène en fin de compte. Peu importe, c’était très réussi.

J’ai adoré le décor très simple, constitué de hautes murailles mises en valeur judicieusement grâce à des jeux de lumière venant des ouvertures de ces murs gris.

J’avoue avoir douté des costumes au début. Les acteurs sont habillés de façon moderne mais dans des tons gris assortis au décor. En général, j’ai du mal avec ça mais là, la sobriété faisait passer la chose... sauf dans un cas, celui de la reine Gertrude qui ressemblait plus à une dame patronnesse à la fête du village dans un épisode de l’Inspecteur Barnaby qu’à une reine du Danemark de 1600, malgré les qualités de l’actrice.

Jude Law était un Hamlet très crédible, inspiré, et émouvant. Parmi les partenaires de Law, Polonius interprété par un acteur bien connu des fanatiques de fiction télé anglaise, Ron Cook (qui joue dans un épisode de Doctor Who et dans la mini-série The Little Dorrit) a beaucoup joué des aspects ridicules de son personnage.

 

Je ne peux pas comparer cette production à d’autres puisque je n’avais jamais vu la pièce mais j’ai pris beaucoup de plaisir à cette version pourtant très raccourcie. J’ai même mieux compris et donc plus apprécié certains aspects du texte. J’aime beaucoup voir et lire une pièce dans la foulée. Chaque média donne une vision différente et complémentaire d’une oeuvre. Je suis plus sensible à certains passages à l’écrit et plus sensible à d’autres en le voyant. Il me reste à regarder l’adaptation cinématographique de Branagh, qui traîne depuis des mois dans ma PaV (Pile à voir).

Rédigé par Isil

Publié dans #Livres - Théâtre

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L
<br /> <br /> J'aime, j'aime, j'aime !<br /> <br /> <br /> cette histoire est extraordinaire :)<br /> <br /> <br /> Je viens d'ailleurs de publier mon avis sur "hamlet" sur mon blog...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Joli article, je reviendrais ;)<br /> <br /> <br /> Bonne continuation !!<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> ahhhhhh j'aurais tant aimé la voir cette pièce. Et pas que pour Jude Law!<br /> Mais quand j'étais à Londres c'était déjà fini, snif, snif, snif...<br /> <br /> <br />
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I
<br /> Dommage en effet. J'avais pris une des dernières places 6 mois avant. Les quelques places mises en vente le jour même devaient être vite parties.<br /> <br /> <br />
N
<br /> Hamlet est la première pièce que j'ai lue de Shakespeare, et je l'ai relue déjà plusieurs fois. Elle est tellement riche que je note à chaque fois de nouveaux détails. Je l'ai découverte par<br /> l'adaptation de Laurence Olivier. J'étais fascinée par cette ambiance très étrange... mais un peu jeune pour tout comprendre ;)<br /> J'ai vu l'adaptation de Branagh. Outre une mise en scène très "cadrée", j'ai trouvé le casting intéressant, avec un mention particulière pour Derek Jacobi, que j'apprécie toujours beaucoup.<br /> En revanche, je n'aurais pas parié sur Jude Law... dont je trouve le jeu assez inégal, et j'aurais été curieuse de le voir sur scène !<br /> <br /> <br />
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I
<br /> J'adore Derek Jacobi et d'ailleurs, au départ, j'avais pensé aller le voir dans la Nuit des rois dans le même théâtre plus tôt dans l'année mais je préférais voir<br /> Hamlet.<br /> Je n'ai pas de problème avec le jeu de Jude Law, seulement avec le choix de ses films.<br /> Il faudra aussi que je voie la version Olivier.<br /> <br /> <br />
T
<br /> Si tu sais à quoi ressemble une dame patronnesse dans Barnaby, c'est que tu regardes...  "Hamlet" est une pièce<br /> que j'avais beaucoup aimé mais il faudrait que je la relises. En tout cas voir Jude Law en Hamlet , quelle chance!!<br /> <br /> <br />
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I
<br /> Si ça passe à la tv et que c'est une série, je regarde ou j'ai regardé . D'ailleurs, cette série me fascine et je la regarde quand je peux. Eh oui et en plus, les prixc étaient très abordables, ce que j'ai trouvé très bien, du coup, plein de jeunes auront certainement découvert Hamlet.<br /> <br /> <br />
C
<br /> J'y étais le 28 !!!!!!!!!!!!!!!!!!<br /> J'ai aussi trouvé ça génial, mais je suis pas très objective, je crois que je suis amoureuse de Jude ;-)<br /> <br /> <br />
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I
<br /> Je ne l'étais pas avant (amoureuse), ce n'était que physique entre nous mais je dois dire que maintenant... ;-) J'ai trouvé qu'il était magnifique dans ce rôle et j'ai<br /> oublié Jude Law pour voir Hamlet, ce qui ne m'était pas arrivé depuis un certain temps avec ses films.<br /> <br /> <br />