Les dents de l'amour - Moore
Publié le 22 Juin 2009
Les dents de l’amour
De Christopher Moore
Titre original: Bloodsucking fiends
Première parution: 1995
Edition Calmann-Lévy
317 pages
Quatrième de couverture : La rencontre fortuite de Tommy, débarqué à San Francisco de son Midwest natal pour devenir le nouveau Jack Kerouac, et de Jody, une bouillonnante secrétaire de vingt-six ans, aurait pu nourrir une banale histoire d'amour. Seulement voilà, juste avant de faire la connaissance du jeune homme, la belle Jody a été mordue par Elie Ben Sapir, un vampire âgé de huit siècles qui a fais d'elle un nosferatu - histoire manifestement de lui pourrir la (non-)vie.
Fort heureusement, Tommy l'écrivain tourmenté, tombé amoureux fou de Jody, veille au grain. Avec l'aide de ses collègues de l'équipe de nuit du supermarché où il travaille et d'un sympathique clochard auto-proclamé empereur de San Francisco, il n'aura de cesse de traquer le vieux démon pour défendre sa dulcinée - sans oublier de passer chercher le linge en rentrant, merci.
Après Godzilla dans Le Lézard lubrique de Melancholy Cove, les zombies dans Le Sot de l'ange ou la Mort herself dans Un sale boulot, Christopher Moore dynamite cette fois le mythe du vampire avec sa folie coutumière. A conseiller aux dépressifs.
Ce roman est une version moderne et légère de l’histoire de vampire. Cette histoire d’amour un peu spéciale à l’humour loufoque et décalé est réjouissante. Christopher Moore joue allégrement avec les clichés vampiriques des grands classiques de cette littérature. Jody n’a en effet aucune idée de ses pouvoirs potentiels et l’idée brillante de son petit ami Tommy de la tester, y compris contre son gré, donne quelques scènes assez burlesques. C’est parfois un peu nigaud et pour adolescent attardé mais c’est d’autant plus jubilatoire. Jody parviendra-t-elle à se transformer en brume ou à survivre à une congélation ?
Les personnages, dans le genre anti-héros, sont également réussis., les principaux comme les secondaires. Les meurtres se succèdent autour de nos personnages et on ne voit pas trop comment Jody va s’en sortir. L’ombre de Ben Sapir, le vampire qui l’a transformé, plane en permanence sur elle et c’est plus intéressant qu’une confrontation directe. Le récit ne faiblit jamais, c’est bien construit, amusant et sans temps morts. La fin a réussi à me surprendre et est bonne.
Ce n’est pas le livre de vampires du siècle mais c’est un excellent divertissement qui fait passer un bon moment.
« Un vampire fleuriste ? s’étonna-t-il.
- Tu sais, le plus dur, c’est de digérer l’aspect vampire, le côté fleuriste passe comme une lettre à la poste. Tu n’es pas de mon avis ? »
« Jette un oeil sur les romans, dit-il en s’emparant d’une nouvelle pile. La fête du sang, Soif de rouge, Avoir les crocs, Dracula, Le rêve de Dracula, Le testament de Dracula, Lestat le vampire... Il y en avait au moins une centaine. »
Un peu dépassée, Jody considéra les ouvrages.
« Il y a un thème récurrent sur les jaquettes.
- Ouais, dit Tommy. On dirait que les vampires ont un penchant pour la lingerie. Tu en pinces pour les nuisettes sexy ?
- Pas vraiment. »
Jody avait toujours trouvé un peu idiot de dépenser de l’argent pour quelque chose qu’on portait juste suffisamment longtemps pour qu’on vous l’enlève. Evidemment, s’il fallait en croire les couvertures de ces livres, les vampires considéraient la lingerie comme de la garniture sur un plat. »