Haute fidélité - Hornby
Publié le 11 Juin 2009
Haute fidélité
De Nick Hornby
Titre original: High fidelity
Première parution: 1995
Edition 10/18
253 pages
Quatrième de couverture : " Un roman hilarant, voilà l'événement! [...] II y a de quoi faire dans cette histoire destinée aux individus coincés et mal coincés entre la trentaine et tout ce qui suit. Rob, bientôt 36 ans, est mal en point: "Qu'ai-je fait de ma vie ?" se demande ce sempiternel adolescent qui craint de vieillir (même bien), au lendemain d'une rupture, en contemplant les bacs de son magasin de disques pop paumé dans une ruelle de Londres. [...] Pour notre plus grand plaisir, Rob, qui se demande in fine s'il ne serait pas un nul, décide d'entamer la falaise. II récapitule ses amours, depuis le premier, à douze ans, qui dura trois fois deux heures jusqu'au dernier, une nuit correcte avec une chanteuse américaine, et dresse un inventaire hilarant de ses états d'âme. [...] Tous ceux qui considèrent comme vertige nécessaire le fait de savoir à un moment donné faire durer une relation monogame, se délecteront à la lecture de ce roman post-mélancolique qui célèbre les vertus du rire."
Catherine Argand, Lire.
A première vue, Haute fidélité semble être le pendant masculin de la chick-lit. Pourtant, derrière la légèreté du propos et l’humour, on trouve souvent matière à réfléchir sur l’engagement. Rob, après une rupture dont il tente de relativiser l’importance qu’il y porte, se penche sur son passé sentimental. Rob n’est pas vraiment un battant, il a quand même réussi à ouvrir un magasin de disques mais il est au bord de la faillite. Le problème de Rob est qu’il refuse de grandir. Il semble s’être figé à l’adolescence, à ses disques de musique pop, à son obsession des listes et à ses deux employés encore plus loosers que lui. Il refuse voire méprise tout ce qui peut ressembler à une réussite. Bref, il est invivable.
J’ai beaucoup aimé les multiples références à la culture pop, surtout la musique et je me suis beaucoup retrouvée dans le personnage de Rob (un comble alors que je ne me suis jamais reconnue dans un personnage de chick-lit) et dans son refus obstiné de se confronter au monde réel puis la lucidité dont il commence à faire preuve au fil de son bilan personnel. J’aime énormément ses interrogations sur la musique, qui participe de ce refus. La fin est un peu trop sentimentale à mon goût mais l’écriture d’Hornby en fait quelque chose de très drôle et réussi.
En outre, l’écriture est très agréable. Bref, c’est une belle découverte.
Reçu dans le cadre du London swap. Merci Chrestomanci.
« Quelle fut la cause, et quel l’effet ? La musique, ou le malheur ? Est-ce que je me suis mis à écouter de la musique parce que j’étais malheureux ? Ou étais-je malheureux parce que j’écoutais de la musique ? Tous ces disques, ça ne peut pas rendre neurasthénique ?
Les gens s’inquiètent de voir les gosses jouer avec des pistolets, les ados regarder des films violents ; on a peur qu’une espèce de culture du sang ne les domine. Personne ne s’inquiète d’entendre les gosses écouter des milliers – vraiment des milliers – de chansons qui parlent de coeurs brisés, de trahison, de douleur, de malheur et de perte. Les gens les plus malheureux que je connaisse, sentimentalement, sont ceux qui aiment la pop music par-dessus tout ; je ne sais pas si la pop music est la cause de leur malheur, mais je sais qu’ils ont passé plus de temps à écouter des chansons tristes qu’à vivre une vie triste. A vous de conclure. »