Firefly
Publié le 26 Avril 2009
Série de science fiction
Etats-Unis – 2002 – 14 épisodes
Avec Nathan Fillion (Captain Malcolm 'Mal' Reynolds), Gina Torres (Zoë Washburn), Alan Tudyk (Hoban 'Wash' Washburne), Morena Baccarin (Inara Serra), Adam Baldwin (Jayne Cobb), Jewel Staite (Kaylee Frye), Sean Maher (Dr. Simon Tam), Summer Glau (River Tam), Ron Glass (Shepherd Book)
Le capitaine Malcolm Reynolds est un vétéran de la guerre qui a opposé des indépendentistes au gouvernement central, l’Alliance. A la défaite de l’Indépendance, Mal a acheté un vaisseau de modèle Firefly qu’il nomme Serenity. Il y embarque sa compagne de l’armée Zoe. Le mari de Zoe, ‘Wash’, le gros bras Jayne et la mécanicienne Kaylee forment le reste de l’équipage. Mal, qui n’a jamais digéré la défaite, reste en marge du centre de l’Alliance et vit d’affaires plus ou moins légales (transport de marchandises et de passagers, contrebande…) avec les planètes terraformées les plus éloignées. Inara, une compagne (sorte de prostituée de luxe) loue une navette et leur assure une certaine respectabilité. Leur tranquillité va cesser lorsqu’ils vont prendre comme passagers un religieux, Shepard Book et un jeune homme et sa sœur qui fuient l’Alliance.
La série Firefly, la série SF créée par Joss Whedon (le créateur de Buffy contre les vampires) n’a pas duré une saison. Firefly s’est arrêtée après quinze épisodes (tous n’ont même pas été diffusés).
Ce qui fait l’originalité de la série, c’est le décor, mélange d’éléments de western et de science-fiction, créant une sorte de space western opera. De la SF, on retrouve le voyage dans l’espace, la conquête de planètes terraformées… Du western, on a les costumes, les colts et les planètes éloignées du centre décisionnel et où règne souvent la loi du plus fort. Mon cerveau a essayé de me lancer des signaux d’alerte me rappelant qu’il m’est rationnellement impossible de justifier un tel grand écart sauf si ce sont des Amish qui ont colonisé l’univers (ou alors, les lois de l’évolution technologique et géopolitiques sont particulièrement étranges) mais ça fait bien longtemps que je n’écoute plus mon cerveau et je me suis contentée d’apprécier l’esthétique.
De mon point de vue, cependant, l’originalité de la série s’arrête là. La série met surtout en avant les personnges. Ils sont relativement attachants. Malcolm Reynolds, le capitaine du « Serenity » est vaguement cynique et toujours amusant. Il ne ressemble à personne d’autre, la preuve par l’image :
Enfin bon, physiquement on sent à peine l’influence mais sinon, il est très différent. Mal parcours l’espace en faisant des affaires en tout genre à bord d’un vaisseau miteux et c’est un rigolo (ok, dis comme ça, la différence n’est pas flagrante non plus). En fait, dans Firefly, c’est un peu comme si l’Empire (ici appelé l’Alliance) avait gagné et que seul Han Solo et Chewbacca s’en étaient tirés et qu’Han s’était un peu assombri. Et puis ses compagnons sont très différents, moins poilus au moins et même dans le cas de Zoe, bien mieux coiffée (elle prouve qu’on peut faire la guerre en restant glamour, parce q’elle le vaut bien). Le seul personnage que j’ai vraiment trouvé intéressant, c’est Jayne, le bourrin mal dégrossi (enfin je me demande si ça ne s’adresse pas à des gens qui ne connaissent pas trop de gros bourrins dans la vie, parce qu’honnêtement, il l’est juste un peu moins que ma grand-mère et dans mon village d’origine, ce serait le gentleman local). Mais pour moi, c’est celui qui apporte tout le sel de la série (et les rares rebondissements) car c’est un personnage qui s’intéresse avant tout à ses intérêts (il est finalement plus cynique que Mal). L’épisode dont il est le centre, Jaynetown, est mon préféré. Les tergiversations amoureuses de la mécanicienne Kaylee (comme dirait Pierre, je n’aime pas dire du mal mais en effet, elle est gentille) avec Simon m’ont très rapidement lassées (comme dirait Elizabeth Bennet, une petite coucherie est le chose la plus efficace pour dissiper tout sentiment). Quant à Inara (à qui l’on doit quelques platitudes surprenantes dans une série dans laquelle les dialogues sont très soignés)… eh bien mesdames, j’ai une mauvaise nouvelle, en 2500, la carrière la plus lucrative qui s’offrira à vous sera la prostitution. Mais vous pourrez vous syndiquer et ne choisir que des hommes jeunes et beaux alors tout va bien. Tous ces personnages sont au final sympathiques et fondamentalement, je crois que c’est ce qui m’a gêné. Il n’y a pas vraiment d’aspérités. Ils ont des choses à cacher mais comme ils doivent rester sympathiques, je sais que ce ne sera jamais quelque chose d’affreux.
Mais ce qui m’a le plus posé problème, ce sont les intrigues. Le fil conducteur reste en ébauche (et cette histoire de complot gouvernemental et des super pouvoirs de River qui en découlent ne m’ont pas inspirés beaucoup de sympathie) et les intrigues développées dans chaque épisode ne m’ont pas toujours intéressées. Les deux premiers épisodes sont très mous. Tout tourne autour de la présentation des personnages et du décor. Ce pilote est très prévisible. Whedon réutilise tout l’arsenal du western sans rien y apporter. Pire, j’ai eu l’impression d’assister à un tour de prestidigitation dont je verrais tous les mécanismes étalés devant moi. Dans les premiers épisodes, j’étais toujours en avance sur l’action, devinant exactement ce qui allait se passer dans la minute qui suivait (la réalisation parfois très démonstrative des premiers épisodes – quand la caméra insiste beaucoup sur un personnage et en oublie totalement un autre, c’est l’autre le méchant, ça marche à tous les coups – n’aide pas à donner une certaine intensité dramatique. Ca enlève beaucoup de plaisir même si ce n’est pas mauvais. Ces défauts s’estompent heureusement à partir du septième ou huitième épisode. Je ne peux pas dire que j’ai été surprise mais c’est plus pêchu.
J’ai l’air assez sévère et pourtant, je dois reconnaître que Firefly est une série largement au-dessus de la moyenne (bon, en SF, il n’y a pas beaucoup de concurrents sérieux non plus). Aucun épisode n’est mauvais, certains sont juste un peu moyens. Elle dégage un charme indéniable, les dialogues sont souvent spirituels, les acteurs que je trouvais tous très fades sur les quelques images aperçues auparavant s’en sortent très bien même si aucun personnage ne m’a vraiment passionné. Etrangement, je suis capable de voir les qualités de la série, mais émotionnellement, je ne ressens pas grand-chose. C’est professionnel mais ça me semble finalement assez lisse et mignon alors que je devrais apprécier une certaine richesse du concept. Mais c’est vraiment trop stylisé pour son propre bien, trop linéaire à mon goût, sans aucune surprise scénaristique.
En y repensant, j’ai eu le même problème qu’à la lecture de Neverwhere de Neil Gaiman (d’ailleurs, le personnage de chasseur de prime psychopate et philosophe à ses heures du dernier épisode m’a immédiatement fait pensé au mercenaire Mr Croup). L’ambiance générale, le « décor » sont magnifiques mais j’ai besoin de plus d’intensité dramatique et de suspense pour être totalement convaincue.
Les amateurs de séries de science-fiction doivent découvrir néanmoins même si on est loin d’un univers de hard-sf, la sf étant plus un élément du décor qu’un réel motif de développement de l’histoire. Les amateurs de western peuvent aussi apprécier.
Ces dvd n’existent qu’en zone 1 (Amérique du Nord) avec une version française ou en zone 2 (Europe) en anglais seulement.
Merci Yueyin.