Pride and Prejudice : Joe Wright, Analyse de film - Martin
Publié le 24 Avril 2009
Pride and Prejudice : Joe Wright
Analyse de film
De Lydia Martin
Première parution: 2006
Editions du Céfal
96 pages
Quatrième de couverture : Le surgissement dans l'univers cinématographique d'un nouveau Pride and Prejudice en 2005 a de quoi surprendre, après le succès remporté en 1995 par l'adaptation télévisée du célèbre roman de Jane Austen Pride and Prejudice (1813). Que va proposer Joe Wright dont il s'agit du premier film ? Une adaptation de deux heures seulement s'avérera-t-elle capable de transmettre la subtilité du texte austenien ? Or, le film, déjà nominé dans quatre catégories aux Oscars, remporte plusieurs prix, récompensant d'une part le travail réussi de l'équipe, prouvant d'autre part combien ce type de production qualifié tour à tour de film historique, film d'époque, costume drama, heritage film, woman's film demeure ancré dans une conception de films de qualité. Pourquoi un tel engouement, à une époque où les superproductions américaines inondent le marché, où action, suspense et violence semblent être les ingrédients indispensables pour remporter l'adhésion du public ? La représentation d'une Angleterre révolue continue à séduire, et, de surcroît, ces adaptations sont placées au sommet d'une hiérarchie en raison de leur lien avec une source littéraire reconnue, que revendiquent l'équipe de tournage et la campagne promotionnelle des films. Leur vision de l'Angleterre correspond-elle pour autant à celle de Jane Austen ? Difficile de l'affirmer. Les films mettent le passé au goût du jour et se livrent à une re-présentation. L'hypotexte austenien se fait prétexte, et son ambiguïté justifie d'autant plus les écarts et les messages, voire les idéologies, revendiqués par les adaptations.
Lydia Martin enseigne l'anglais à l'Université Aix-Marseille I, à Aix-en-Provence. ATER, elle soutient en 2006 une thèse intitulée " Les adaptations à l'écran des romans de Jane Austen : esthétique et idéologie ". Elle a collaboré à plusieurs ouvrages dont A Streetcar Named Desire (Editions du Temps), Dracula : Stoker/Coppola (Ellipses). Elle a publié récemment l'article " Jane Austen's Politeness on Screen : Between Ambivalent Submission and Defiant Self-Assertion " (Culture, Language, Representation, Cultural Studies Journal of Universitat Jaume I, Espagne).
Lydia Martin a écrit une thèse sur les adaptations de Jane Austen. Ce livre ne s’intéresse qu’à la dernière adaptation pour le cinéma en date, celle de Joe Wright en 2005. C’est une étude en quatre parties. D’abord, le contexte (vie et œuvre de Jane Austen, les précédentes adaptations des précédentes versions, y compris Bride and Prejudice) est vu rapidement, puis le résumé se fait au moyen d’un découpage selon les lieux. Ensuite viennent l’analyse et une bibliographie et filmographie.
C’est la partie consacrée à l’analyse qui est bien sûr la plus longue (environ 50 pages) et elle est découpée en plusieurs sous parties qui s’attardent sur différents aspects du film, qui vont de commentaires sur l’affiche (on nous a épargné le sirupeux « Sometimes the last person on Earth you want to be with is the one you can’t be without » -ils ont osé !- auquel les anglais n’ont pu échapper) à la dimension sociopolitique du film.
C’est la première analyse de film que je lis. Je n’ai donc pas d’élément de comparaison. Ce n’est pas très développé et peut-être que des spécialistes de l’image seraient frustrés de la superficialité mais en tant que dilettante, j’ai réellement apprécié l’intérêt et la simplicité du propos (le vocabulaire est très abordable à l’exception de quelques mots qui une fois définis sont très clairs, comme « diégétique » et « extra-diégétique »). La lecture en est donc très facile. C’est un livre à lire en ayant le film sous les yeux car l’auteur fait à deux ou trois reprises référence à des moments précis du film (tel éclairage particulier dans telle scène pour tel effet).
Et parmi les mots que j’ai dû chercher dans le dictionnaire :
Hypotexte : texte préliminaire du même auteur ou d'un autre, à partir duquel est dérivé le texte.