Frost/Nixon

Publié le 16 Avril 2009

Frost/Nixon

 

2009 – Etats-Unis – 2h

Réalisé par Ron Howard, scénario de Peter Morgan, d’après sa pièce de théâtre

Avec Michael Sheen (David Frost), Frank Langella (Richard Nixon), Sam Rockwell (James Reston, Jr.), Kevin Bacon (Jack Brennan), Matthew Macfadyen (John Birt), Oliver Platt (Bob Zelnick)

 

En 1972, le scandale du Watergate éclate. En 1974, le président Richard Nixon est contraint de donner sa démission. En 1977, pour promouvoir ses mémoires, Nixon accepte une interview. A la surprise générale, il choisit de donner une série d’entretiens à David Frost, un animateur de talk show jovial, adversaire peu redoutable pour lui.

  


Le combat télévisuel de Frost contre Nixon, c’est un peu le combat de la mangouste contre le cobra. Si on ne connaît pas le monde animal et qu’on voit une mangouste devant un cobra, on a envie de crier « cours idiote ». Quand on voit Frost au début du film, on pense un peu la même chose.
A notre gauche, nous avons donc la mangouste David Frost, animateur anglais de talk-shows à succès, au sourire ultra-bright possédant plus de dents que la moyenne des humains, qui préfère les mondanités au travail de fond sur les dossiers. Dans l’équipe des mangoustes, nous avons son producteur, un rédacteur en chef et un spécialiste de Nixon et notamment du dossier du Watergate, aucun n’est totalement convaincu de la capacité de Frost à mener cette interview. A notre droite, nous avons le fier cobra, Richard Nixon, homme politique inébranlable et rusé, accompagné d’une équipe très efficace et d’un bras droit acquis à sa cause (Kevin Bacon est impeccable dans le rôle). A priori donc, on ne donne pas cher de la peau de l'animateur. Et pourtant, le duel entre les deux devient vite fascinant.

 

 

Je m’attendais à quelque chose de très hollywoodien (le très gentil contre les très méchants) mais le résultat de ce film est très différent. Frost n’est pas aussi virevoltant qu’une Erin Brokovich. Ce n’est pas un saint (il s'intéresse plus à sa gloire personnelle qu'au bien commun) mais il est impliqué (il n'a pas vraiment le choix une fois qu'il se lance). Nixon n’est pas un grand méchant. C’est un homme qui est sûr de lui mais il n’est pas présenté comme diabolique ou totalement antipathique. Du coup, je trouve que ça renforce le propos du film. On a là deux acteurs qui servent parfaitement leurs personnages avec beaucoup de classe. Le début du film montre la préparation des quatre entretiens prévus. On voit vraiment les coulisses des deux côtés avec des scènes où un parallèle entre les deux personnages est fait. Des deux côtés, on observe l'adversaire, on prépare ses arguments. Ensuite, on passe aux interviews et là, c’est complètement hypnotique et pourtant il se passe si peu de choses, on voit juste deux hommes assis face à face et qui parlent. Comment un homme de la maîtrise de Nixon pourrait-il en venir à admettre ses fautes ? Là est tout le suspense de cette partie. C'est très fort.

J’ai beaucoup aimé et je n’ai pas vu passer les deux heures.

Rédigé par Isil

Publié dans #DVD & Cinéma

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A
Choupynette m'a dit qu'il n'était déà plus sur les écrans toulousains, pourtant ton billet m'a donné envie ! 
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I
<br /> Ça me semble aberrant de ne plus pouvoir le voir dans une ville comme Toulouse.<br /> J'avais l'impression que c'est un film assez grand public.<br /> <br /> <br />
C
Je rage qu'il soit déjà parti des écrans toulousains!! GRRRRRRRR
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I
<br /> Déjà?! C'est une honte.<br /> <br /> <br />
Y
Film très réussi, qui vaut beaucoup pour les deux acteurs. Le réalisateur Ron howard a signé un film sobre, ce qui lui donne toute sa force. Ce n'était pas gagné, quand on sait qu'il a réalisé Da Vinci Code ;-)
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I
<br /> Ah oui, je n'ai pas vu Da Vinci Code mais je n'en entends que du mal. Si j'avais pensé à ce détail, j'aurais peut-être hésité avant d'y aller :-) Là, il s'en sort<br /> d'autant mieux que filmer des entretiens sans que ce soit à périr d'ennui est un challenge.<br /> <br /> <br />
T
C'est effectivement un film réussi, pas ennuyeux du tout malgré ce que l'on pouvait craindre au départ. Les deux acteurs sont brillants, je crois que tous deux avaient déjà joué ces rôles dans la pièce de théâtre dont Ron Howard tire son film. J'aime beaucoup ta comparaison avec la mangouste et le cobra, c'est si juste!
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I
<br /> Ah je ne savais pas. En fait, j'ai découvert que c'était tiré d'une pièce après avoir vu le film.<br /> <br /> <br />
C
Je suis jalouse. Ce film fait partie des films que mon ciné a promu en projetant les lancements à tout va, avant de se décider à ne pas le passer. Il faudra donc que je me résigne à attendre sa sortie en DVD, sauf si le programmateur d'art et essais se décide à le programmer.Euh, tout ça pour dire que je meurs d'envie de le voir, et encore plus maintenant...
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I
<br /> Ça c'est dur! Patience donc!<br /> <br /> <br />