La solitude des nombres premiers - Giordano
Publié le 31 Mars 2009
La solitude des nombres premiers
De Paolo Giordano
Titre original: La solitudine dei numeri primi
Première parution: 2008
Edition Seuil
329 pages
Quatrième de couverture : Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes ; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair. Mattia, jeune surdoué, passionné de mathématiques, en est persuadé : il compte parmi ces nombres, et Alice, dont il fait la connaissance au lycée, ne peut être que sa jumelle. Même passé douloureux, même solitude à la fois voulue et subie, même difficulté à réduire la distance qui les isole des autres. De l’adolescence à l’âge adulte, leurs existences ne cesseront de se croiser, de s’effleurer et de s’éloigner dans l’effort d’effacer les obstacles qui les séparent.
Paolo Giordano scrute avec une troublante précision les sentiments de ses personnages qui peinent à grandir et à trouver leur place dans la vie. Ces adolescents à la fois violents et fragiles, durs et tendres, brillants et désespérés continueront longtemps à nous habiter.
Paolo Giordano est né en 1982 à Turin. Il prépare actuellement un doctorat en physique théorique. La Solitude des nombres premiers, prix Strega 2008, est son premier roman ; il est traduit dans de nombreux pays.
La solitude des nombres premiers ne parle pas de mathématiques mais décortique les sentiments de deux personnages décalés, blessés par la vie et enfermés dans leur solitude. C’est un sujet qui pourrait mener à un roman ennuyeux ou sinistre. Surtout que le roman s’ouvre sur quelques grosses ficelles comme la fille populaire forcément tortionnaire digne d’un feuilleton américain. Pourtant, la finesse de l’analyse psychologique (timidité, complexes, peur de l’engagement…) rend ce récit très agréable à lire. La façon dont Mattia et Alice se trouvent, s’éloignent et se rapprochent en permanence est dite sobrement. J’ai aimé la façon dont ils subissent parfois cette solitude, chacun rêvant à un moment ou un autre de ressembler aux autres, de s’intégrer mais finalement chacun revenant toujours à la solitude, leurs retrouvailles permettant malgré tout toujours un semblant d’ouverture à l’autre.
Je suis restée à l’extérieur, sans m’attacher aux personnages et pourtant, je me suis intéressée à eux, sans passion mais sans ennui, avec finalement l’envie de savoir si une issue était possible. Je comprenais où l’auteur m’emmenait sans avoir aucune idée de ce qui m’attendait. Ce n’est peut-être pas un roman qui me laissera un grand souvenir à long terme mais c’est une lecture agréable.
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