Journal désespéré d’un écrivain raté - Dollinger
Publié le 25 Mars 2009
Journal désespéré d’un écrivain raté
De Mary Dollinger
Première parution: 2007
Edition Jacques André Editeur « En attendant le bus »
75 pages
Quatrième de couverture : Difficile, la condition d'écrivain classique. De nos jours, ni Balzac, ni Stendhal, ni George Sand ne trouveraient forcément grâce aux yeux des éditeurs. Pas plus que tout autre écrivain contemporain...
Vous vous demandez pourquoi ?
Mary Dollinger, avec son humour et son (faux) flegme britanniques, s'est penchée sur ce problème.
Les auteurs, eux, n'en sont pas encore remis.
Je m’étais terriblement ennuyée en lisant Et le bébé était cuit à point. J’ai en revanche trouvé un certain charme au Journal désespéré d’un écrivain raté.
L’alternance entre les rencontres entre les auteurs classiques (Flaubert, Hugo, Maupassant…) et des éditeurs d’aujourd’hui (Anne Carrière…) et les chapitres consacrés à la tentative d’édition par un auteur actuel, Mary, est une excellente idée de l’auteur. Ça permet de bien établir le parallèle. Il y a aussi un petit suspense. Mary va-t-elle parvenir à publier entre les histoires d’à-valoir et la promotion. Le problème c’est que la longueur du récit ne permet pas de faire monter ce suspense à un point tel que la chute soit attendue avec impatience.
J’avoue que ce qui m’a vraiment plu, ce sont les passages dans lesquels les auteurs classiques tentent de se faire publier par des éditeurs actuels. Stendhal est trop sonné pour réagir, Zola est irréductible, Hugo y a un caractère bien affirmé, Balzac n’obtient même pas un entretien. Le chapitre le plus jubilatoire est celui qui concerne Flaubert. Madame Bovary est complètement remanié par l’éditeur, au grand désarroi d’un auteur hésitant. Du titre à la fin du roman, rien ne trouve grâce aux yeux de l’éditeur. La chute de cette partie est certainement le passage le plus drôle du livre. Ce qui est bien, c’est que Mary Dollinger a choisi des oeuvres suffisamment connues pour que le lecteur puisse apprécier les références sans avoir lu les originaux.
J’ai passé un bon moment en compagnie de ces écrivains et le récit est assez amusant. Il donne surtout follement envie de lire ou relire ces classiques qui malgré leurs « imperfections » paraissent encore plus appétissants.