L'affaire D. - Dickens, Fruttero et Lucentini

Publié le 23 Février 2009

L’affaire D.

ou Le crime du faux vagabond

De Fruttero et Lucentini (et Charles Dickens)

Titre original: La verità sul caso D.

Première parution: 1989

Edition Points

430 pages



Quatrième de couverture : Le 9 juin 1870, Charles Dickens mourait dans sa maison de campagne de Gadshill sans avoir résolu Le Mystère d’Edwin Drood.

Cent vingt ans plus tard, Fruttero & Lucentini, ayant décidé de relever le défi, nous offrent un formidable roman à six mains où l’Enquête se mêle au Mystère, le croise et le complète, créant un double suspens irrésistible.

Afin de tenter une fois pour toute de percer l’énigme, le tandem italien a imaginé une réunion pour le moins extraordinaire : celle, à Rome et sous le patronage de sponsors japonais, des plus grands détectives de tous les temps. A quelle conclusion aboutiront Holmes, Maigret, Poirot, Marlowe et tous les autres ? Le point final de cette affaire n’est autre qu’une lettre : D.

 


     Cette histoire complètement tordue est un pur délice. Tout commence par un colloque intitulé « Completeness is all » (« De l’importance de compléter »). Une assemblée de détectives tous plus célèbres les uns que les autres est chargée du MED (Le Mystère d’Edwin Drood pour les initiés), dernier . Charles Dickens n'en a écrit que la moitié avant sa mort en 1870. Depuis, de nombreuses fins ont été avancées par divers auteurs. Là, le principe est un peu différent puisque on assiste à l'enquête comme dans un roman policier. Que l’on connaisse Dickens ou pas, on peut prendre le même plaisir à lire cette affaire D. même si une petite culture des classiques permet de mieux comprendre les allusions littéraires nombreuses et qui augmentent le plaisir de la lecture, à Wilkie Collins, à R.L. Stevenson, à Dostoïevski…

     La construction du livre est excellente. Après une mise en place de la base, la rencontre avec les détectives, le cadre de la recherche, on passe à une alternance de passages consacrés au roman de Dickens (le découpage se fait par fascicule, comme lors de la première publication des œuvres) et des réflexions et hypothèses des enquêteurs. Rapidement, les partisans de l’innocence de Jasper, les « innocentistes », s’opposent aux partisans de la thèse de la double personnalité, les « jekyliens ».

C’est une excellente façon de lire le roman de Dickens, pour ceux qui craignent les œuvres inachevées et c’est un moment de pure jubilation pour tous les autres. C’est plein d’humour (malgré quelques idées frôlant le ridicule, comme l’apprentissage subliminal) et la fin est complètement délirante mais enthousiasmante.


     A recommander aussi à ceux qui voudraient lire Drood de Dan Simmons par exemple, cela leur permettra de mieux saisir les allusions au roman de Dickens même si ce n’est pas indispensable.


Rédigé par Isil

Publié dans #Livres - Les contemporains

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N
Une curiosité à découvrir ! Merci Isil
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I
<br /> De rien.<br /> <br /> <br />
L
Tu es à fond sur l'époque victorienne! c'est bien!! ça me permet de me cultiver et de rajouter des titres à ma LAL!!!
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I
<br /> Ah mais je vais changer maintenant, je vais passer à l'époque georgienne avec Austen :-)<br /> <br /> <br />
N
En voilà un autre que j'ai dans ma PAL et qui attend depuis longtemps d'être lu ... Je l'avais presque oublié ! Merci Isil de me l'avoir remis en mémoire (si, en plus, il est excellent ...) !
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I
<br /> Réjouissant en tout cas. Bonne lecture alors!<br /> <br /> <br />
L
vilaine tentatrice !!!
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I
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W
bah, over blog est un peu lant ce soir, du coup j'ai pensé qu'il n'avait pas pris en compte mon 1er commentaire :)
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I
<br /> Ah O-B! <br /> <br /> <br />