Le cimetière des bateaux sans nom - Pérez-Reverte
Publié le 24 Août 2008
Le cimetière des bateaux sans nom
De Arturo Pérez-Reverte
Titre original: La Carta esférica
Première publication: 2000 (prix Méditerranée étranger 2001)
Edition Points
538 pages
Coy était marin jusqu'au naufrage du bateau de commerce sur lequel il naviguait. Lors de la vente aux enchères d'une ancienne carte maritime, il rencontre
Tanger, une femme troublante qui travaille au musée de la Marine de Madrid. Elle va l'entraîner sur la piste d'un vaisseau englouti, le Dei Gloria, coulé au large des côtes espagnoles au
XVIIIe siècle. Coy et Tanger ne sont pas seuls sur la piste de l'épave.
Quatrième de couverture : Un marin exilé de la mer follement épris d'une femme dangereuse et belle. Un brigantin englouti depuis plus de deux
siècles dans la pénombre verte de la Méditerranée. Une ancienne carte nautique qui n'en finit pas de révéler ses énigmes. Un secret dont les bribes éparpillées dans les liasses jaunies des
bibliothèques et des musées excite la convoitise de chasseurs d'épaves sans scrupules. Et une fabuleuse histoire d'amour et d'aventure dont l'inoubliable héroïne est la mer. De Melville à
Stevenson, de Conrad à Patrick O'Brian, c'est toute la grande littérature de la mer qui revit dans les pages de ce fascinant et merveilleux roman, comme un hymne à l'or magique des rêves et une
métaphore de la part d'ombre tapie en chacun de nous.
Arturo Pérez-Reverte est né à Cartagena, Espagne, en 1951. Licencié en Sciences politiques et en journalisme, il a travaillé longtemps comme grand reporter et correspondant de guerre pour la
télévision espagnole, notamment pendant la crise du Golfe et en Bosnie. Le Cimetière des bateaux sans nom est le cinquième grand roman d'Arturo Pérez- Reverte (après Le Tableau du maître flamand,
Le Maître d'escrime, Club Dumas et La Peau du tambour), tous des succès mondiaux dont plusieurs ont été portés à l'écran. Il partage aujourd'hui sa vie entre l'écriture et sa passion pour la mer
et la navigation.
Pérez-Reverte est un des rares auteurs contemporains
que je lis avec un réel plaisir. "Le cimetière des bateaux sans nom" est le neuvième roman de l'auteur que je lis.
Il s’agit plus d’une aventure intérieure pour les personnages que d’un vrai roman d’aventure dans le sens classique du terme, même si l’aventure est là, à travers une
chasse au trésor désespérée et la présence d’un certain nombre de personnages inquiétants.
L’érudition est très présente. Cela va de Conrad à Tintin, du Faucon maltais à Blade Runner. Car il s’agit
aussi d’un voyage à travers la littérature et le cinéma. J’ai beaucoup aimé le parallèle que fait Coy, personnage désabusé, entre les périodes de sa vie et ses lectures.
Il y a quelques longueurs peut-être (le vocabulaire maritime spécialisé est très présent dans certains passages), de longs
moments d'introspection un peu répétitifs, ce qui n’en fera pas mon Perez-Reverte préféré, mais j’ai lu ce roman avec grand plaisir du début à la fin.
Une citation :
« Cette histoire va mal se terminer, pensa-t-il avec résignation. LTVPPG : Loi de Tu Vas en Prendre Plein la Gueule. Ils allaient lui briser des os dont il ne pouvait se passer, et pendant ce temps la fille filerait comme Cendrillon ou Blanche-Neige – Coy confondait toujours les deux contes, parce qu’il n’y avait pas de bateaux dedans – et il ne la reverrait jamais. Mais pour l’instant elle était toujours là, et il devinait les yeux bleus aux reflets noirs ; ou peut-être le contraire, se souvint-il. Fixés sur son dos. Il ne lui manquait plus que ça : se faire démolir pour une femme qu’il avait vue de face deux secondes. »