Fascination - Meyer
Publié le 6 Juin 2008
Fascination
De Stephenie Meyer
Edition Hachette
525 pagesQuatrième de couverture : Bella décide de quitter l’Arizona ensoleillé où elle vivait avec sa mère, délurée et amoureuse, pour s’installer chez son père, affectueux mais solitaire. Elle croit renoncer à tout ce qu'elle aime, certaine qu'elle ne s'habituera jamais ni à la pluie ni à Forks où l'anonymat est interdit. Mais elle rencontre Edward, lycéen de son âge, d'une beauté inquiétante. Quels mystères et quels dangers cache cet être insaisissable, aux humeurs si changeantes ? A la fois attirant et hors d'atteinte, au regard tantôt noir et terrifiant comme l'Enfer, tantôt doré et chaud comme le miel, Edward Cullen n'est pas humain. Il est plus que ça. Bella en est certaine.
Fascination ne m’a pas fasciné. Cela ne m’arrive pas très souvent mais j’ai abandonné ma lecture au
bout de 300 pages. C'est du sirop à l'état pur. Ce n’est vraiment pas pour moi. J’avais été prévenue, ça m’a prouvé que Lamousmé est une bonne professionnelle. Elle m’avait dit que je n’allais pas aimer. Elle connaît ses clients.
J'ai eu l'impression qu'il ne se passait rien. A part deux ados qui se regardent langoureusement à la cantine du lycée. Au moins, elle ne devrait pas tomber enceinte avant la
fin du premier tome cette brave Bella. Bon j’exagère, au moment où je les ai quittés, ils se touchaient enfin (du bout des doigts seulement, il ne faut pas aller trop vite, hein) mais la scène de
Sweeney Todd dans laquelle Helena Bonham-Carter fantasme qu’elle touche Johnny Depp m’a eu l’air plus torride.
Edward Cullen est donc sensé être fascinant. Il est d’une beauté inhumaine : il est svelte et il a des cheveux cuivrés, mouais, soit. Il a des yeux irrésistibles qui changent de couleur (la seule impression que l’écriture m’ait donnée, c’est qu’il en a deux, ce qui est déjà un bon début, je le concède). Il s’adosse avec décontraction. Vous avez remarqué comme les héros romantiques savent s’adosser avec décontraction (Edward et BB Brunes même combat !). Le sourire en coin, ça fait effectivement héros romantique mais Edward "pouffe" aussi parfois, et là, je dois avouer que je trouve ça anti-fascinant. Après les cent premières pages, il se met à faire des phrases de plus de dix mots (et même avec des mots de plus de deux syllabes) et lui-même trouve alors qu’il parle trop. La lucidité est une qualité qui me plaît, enfin une.
Le problème, c’est que Edward est fascinant seulement parce que Bella répète en permanence qu’il l’est. Donc, pour le penser, il faut la croire sur parole. Et une fille qui a visiblement des problèmes neuro-moteurs, qui est complètement asociale qui s’évanouit à la vue du sang et qui, par le jeu de l’écriture, a l’air de dire sur un ton en permanence mélodramatique même les phrases les plus banales, j’ai du mal à la croire sur parole. Problème d’identification sans doute. Il y a quand même des moments où je l’ai drôlement enviée, c’est quand je lisais ses (non) aventures alors qu’elle lisait Macbeth et Jane Austen.
Bref, j'aurais préféré moins de beauté et un peu plus de sueur pour le héros venu de loin. J'aurais aimé qu'il ait autre chose à raconter que la chasse à l'ours, du genre: "C'est la Reine Victoria qui a fait mon éducation sexuelle, elle cachait bien son jeu sous ses airs coincés." ou alors, "Les Beatles, je les ai connus à leurs débuts, c'est même moi qui ai trouvé leur nom". Enfin quelque chose qui l'aurait rendu intéressant. Là, à aucun moment je ne me suis dit que cette histoire pouvait m'intéresser. Même l'humour m'a semblé terriblement plat.
Mon cerveau doit décidément être équipé d’une enzyme anti-vampires. C’est la seule chose qui puisse expliquer mon manque d’intérêt pour toutes les histoires de vampire que
j’ai lues jusqu’à présent. Mais Dracula m'attend toujours.