Irlande (3 au 17 mai 2008) - la suite
Publié le 29 Mai 2008
Le périple irlandais
continue:
4- Killarney
Au sud de Killarney, Ladie’s View offre un magnifique point de vue sur les lacs qui forment le Killarney National Park.
Killarney National Park: Ladies'
View
Killarney est une ville idéale pour la soirée du vendredi soir, il y a énormément de restos et de pubs. Sauf que nous sommes allées au restaurant manger un
délicieux saumon (Au bout d’une semaine, je n’ai toujours pas
trouvé les côtelettes d’agneau de mes rêves, c’est-à-dire sans sauce à la menthe).
Evidemment, il fallait bien finir par une tournée des pubs et là,
ça a été une aventure. Le premier surtout. Il était 22 heures, c’est-à-dire, le début d’une soirée, enfin pas en Irlande parce que tout le monde était déjà ivre et ça se voyait. Je me suis
retrouvée coincée au bar à côté d’un irlandais qui n’avait plus d’âge et qui tenait à peine sur son tabouret et qui discutait avec une jeune femme aux yeux dans le vague et à la voie suraiguë. De
l’autre côté, à côté de ma copine c’était pire, il y avait un type à côté duquel Shane McGowan pourrait passer pour un sex symbol (si on considère le nombre de dents manquantes) et un bon
chanteur. Un vrai pub typique quoi ! Le plus étrange, c’est que l’ambiance était excellente et que le pub suivant était bien plus ennuyeux malgré le groupe de rock qui se
produisait.
Autour de Killarney, il y a beaucoup à voir. Nous avons fait le Gap of Dunloe à pied (4 heures aller-retour depuis le parking). Nous y sommes à nouveau passé en
voiture après le départ des calèches qui promènent les touristes et c’était alors presque désert et très agréable même s’il est difficile de se garer pour admirer le paysage.
Ajoncs et calèche au Gap of Dunloe
La visite guidée de Ross Castle nous a permis de comprendre pourquoi on ne voit que des ruines de châteaux dans l’ouest de l’Irlande : à une période, il y a eu un impôt sur les toitures et les propriétaires ont donc fait enlever les toits et ont abandonné les bâtisses, ce qui a contribué à l’accélération de leur dégradation. La visite permet aussi de voir les conditions de vie (dans une très grande promiscuité) des chieftains.
5- Comté de Clare et Burren
Nous avons ensuite quitté les péninsules du sud-ouest pour nous diriger plus au nord vers le comté de Clare. Nous avons commencé par une très longue pause au Château de Bunratty, version plus grande et plus spectaculaire du château de Ross (la chambre des invités notamment est à voir). La visite est longue car le château est couplé avec un parc qui présente les différents types d’habitat d’Irlande.
Nous avons passé une mauvaise nuit à Kilrush (nous aurions dû commencer à nous méfier des A.J. un peu miteuses, avec de vieux matelas à ressort et des douches à jeton). De là, nous avons suivi la "scenic drive" qui va vers Loop Head. C’est un long
détour qui nous a pris la matinée, sur des routes désertes, mais ça mène à des falaises assez spectaculaires, couvertes d’armeria, où de nombreux oiseaux nichent. La solitude du lieu est très
agréable.
Nous avons dû fuir devant la brume qui est arrivée très vite, par surprise (on n’y voyait plus à dix mètres)
Loop Head dans la brume (on avait encore de la visibilité à ce moment là)
Notre arrivée aux falaises de Moher s’est faite sous un temps chaud, voire lourd. L’arrivée est complètement bétonnée et les falaises protégées par de grosses plaques, ce qui gâche tout. De plus, comme nous n’étions pas remises de notre longue marche au Gap of Dunloe et que j’étais en train de cuire (j’avais des pulls mais pas de crème solaire dans ma valise !), nous n’avons pas eu le courage de nous éloigner de la foule et du béton en suivant un sentier qui mène à une tour. Je n’ai donc pas réussi à apprécier tellement la vue sur les hautes falaises (200 mètres de hauteur) pourtant très spectaculaires.
Et en plus, impossible de
prendre une bonne photo à cause du soleil!
Nous avons donc rapidement poursuivi notre route vers le Burren. Là, on se retrouve dans un paysage de roches calcaires nues. C’est particulièrement impressionnant. Le dolmen de Poulnabrone, lui, l’est moins que sur les photos !
Même les murs ne sont pas comme ailleurs!
6- Connemara
Avant de filer vers le Connemara, nous avons fait un petit détour « culturel » vers Gort, sur les traces du poète W.B. Yeats. Coole Park, la résidence de Lady Gregory, grande amie de Yeats, abrite l’arbre aux autographes, un hêtre pourpre somptueux qui abrite les signatures de quelques célébrités irlandaises, dont Yeats et Synge. Tout près, Yeats a résidé à Thoor Ballylee. C’est émouvant d’arriver dans ce lieu isolé et calme mais nous y avons eu LA déception du séjour : le petit musée consacré au poète n’ouvre qu’à partir de début juin ! (C’est pô juste !)
Signature de Yeats (WBY à côté du 10). Je vous accorde qu'on reconnait surtout le Y.
Galway a été vaillamment traversée par super-Murielle, la super pilote et nous avons pu découvrir nos premiers paysages du Connemara sous un soleil splendide.
Nous avions prévu de passer la nuit dans un B&B à Leenane mais, arrivées là, nous nous sommes aperçues que nous n’avions plus assez d’argent liquide. Nous avons donc dit adieu à notre merveilleuse vue sur le Killary Harbour et nous sommes dirigées vers Westport (Comté de Mayo, plus au nord) et nous avons préféré aller à l’A.J. Nous aurions dû nous abstenir de cette idée brillante ! C’est la pire chambre que j’aie jamais vue. Un placard mal isolé et sale en plus, avec la salle de bain de l’autre côté d’une allée donnant sur la rue. Ça nous a vacciné des A.J. pour un bon moment. J’ai bien pensé à écrire «dirty» dans la crasse du sol avant de partir mais ma bonne éducation m’en a empêchée). En revanche, je vous conseille vivement les toilettes du restaurant de l’hôtel Wyatt qui font la taille de deux chambres de l’A.J. et qui ont des mitigeurs (on se console comme on peut).
De Westport à Leenane (par Louisburgh), la route est jolie et le Lough Doo mérite un arrêt.
Après un arrêt à l’Abbaye de Kylemore et une balade dans le Connemara National Park, nous sommes parties au hasard à la recherche d’un B&B avec vue sur un lac, des moutons et des montagnes. Nous n’avons trouvé que les montagnes mais nous avons passé la meilleure nuit du séjour dans un B&B perdu sur la « Bog Road ».
Adresse: Lough Fadda House, Ballyconneely Road, Co. Galway
Tel. 095-21165 www.loughfaddahouse.ie
Il faut suivre la “SkyRoad”, au crépuscule si possible. C’est encore une petite route qui surplombe Clifdenet les îlots d’une petite péninsule (et sur laquelle on rencontre beaucoup de moutons). Si les piles de mon appareil photo ne m’avaient pas lâchées, j’aurais pris la plus belle photo de ma vie (on peut toujours rêver !).
J'en suis réduite à faire des photos de coucher de soleil: je suis tombée bien bas! Et encore, mon appareil photo m'a
lâché.
"Si maman ne panique pas, moi non plus, je reste où je suis. On verra bien qui va gagner!". Je sais qu'une Micra, ce n'est pas très
impressionnant mais quand même!!
La “Bog
Road” ne ressemble à rien d’autres et est incontournable.
Le roi de la jungle colline
Le Lough
Inagh, bordé des Twelve Bens a des couleurs incroyables sous le soleil et les ombres des nuages. (Mais elles sont où les brumes du Connemara ? Moi, je n’ai vu que la chaleur
et le soleil qui m’a provoqué une allergie ! Une allergie au soleil en Irlande, ce n’est pas commun, je pense.)
7- Galway
J’ai trouvé Galway assez décevante (peut-être que j’en attendais trop). Les devantures y sont gaies et colorées dans des couleurs vives comme à Dingle et à Kenmare (entre autres) mais il y a plus de boutiques de souvenirs que de pubs dans les trois rues piétonnes qui forment le centre-ville. Les monuments ne sont pas inoubliables (il nous a fallu passer deux fois devant Spanish Arch pour la remarquer. Il paraît que ce sont les soirées qui valent le détour par Galway mais nous n’avons pas eu le temps de les tester. En journée, les pubs ne m’ont pas parus particulièrement chaleureux.
Bon, notre plus grosse déception vient d’un malentendu. Nous avions des vieux guides de voyage qui nous indiquaient une « institution » de Galway, la librairie
Kenny’s Bookshop. En réalité, elle n’existe plus depuis deux ans, si ce n’est sur Internet (www.kennys.ie). J'ai donc dû
dire adieu à mon vieil exemplaire de "Our mutual friend" à 900euro. Si on ne peut plus se fier aux institutions ! C'est vraiment trop injuste!
Le traumatisme passé, nous nous sommes réfugiées chez Eason, la principale chaîne de librairies du pays. J’y ai déniché un livre de photos sur papier brillant somptueux. Vous pouvez admirer quelques illustrations ici.
J'ai quitté l'Irlande avec regret. L’ouest est une région magnifique (sous le
soleil en tous cas). Et puis, j’y ai mangé les meilleures côtelettes d'agneau de ma vie. Nous n’avons pas adopté d’agneau (j’ai dû m’y opposer fermement parce que Murielle la grande "ovinophobe"
était prête à en rapporter un).
Pour voir plus de photos: