L'Art du Disque-Monde - Pratchett et Kidby
Publié le 30 Avril 2008
L’Art du Disque-Monde
De Terry Pratchett et Paul Kidby
Edition L'Atalante ; 2007
70 pagesQuatrième de couverture : Le Disque-monde navigue dans l'espace sur le dos de quatre éléphants posés sur une tortue géante (ils étaient autrefois cinq, mais c'est une autre histoire). C'est un monde débordant de magie, un monde de contrastes et d'extrêmes qui va de la métropole grouillante d'Ankh-Morpork, la plus ancienne ville du Disque (aujourd'hui administrée d'une main de fer dans un gant de velours par le Patricien, le seigneur Vétérini), jusqu'au vieil empire du Klatch où il existe quinze mots différents pour désigner l'assassinat. Sans oublier le mystérieux continent XXXX - ou Quatricks, sur lequel rien de ce qu'on a entendu dire n'est vraiment exagéré -, le tout petit royaume de Lancre et l'Uberwald, un pays sinistre ou des bruits de collision retentissent dans la nuit. Et puis il y a les habitants. Les sorcières Mémé Ciredutemps, Nounou Ogg, Magrat Goussedail (aujourd'hui reine, bien entendu). Une pléthore de mages, comme l'archichancelier Mustrum Ridculle, le bibliothécaire, Rincevent, l'économe... Les moines de l'histoire et les vieilles familles de vampyres. De grands héros, tels Cohen le barbare et sa Horde d'Argent, Sam Vimaire, le capitaine Carotte et les hommes du Guet municipal... et les gens ordinaires comme Planteur Je-m'tranche-la-gorge, Ron l'Infect, les Igor... et la Mort. Le Disque-monde est peut-être né de l'imagination de son créateur, Terry Pratchett, mais, au fil de la trentaine de romans publiés, il a mené sa propre vie. Le présent ouvrage réunit pour la première fois les illustrations du voyage personnel de Paul Kidby sur le Disque, en couleurs éclatantes et en noir et blanc raffiné : un bouquet de personnages qui ont gagné le cœur de millions de lecteurs remplis d'admiration dans le monde entier. Voici " L'art du Disque-monde ".
Evidemment, ce livre d’illustrations s’adresse exclusivement aux fans de la série des Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett. Si on ne connais pas la Mort (enfin celle du Disque-Monde hein, personne ne vous demande d’avoir eu une expérience paranormale !), Rincevent, le mage le plus nul de l’histoire de la magie (mais qui a le don de se trouver toujours là où il se passe quelque chose), Mémé Ciredutemps et la têtologie (eh oui, la sorcellerie c’est surtout un état d’esprit) ou Sam Vimaire et sa (fine) équipe, vous n’y comprendrez rien de toute façon.
En voyant ces illustrations, je me suis rendue compte que tous ces visages m’étaient familiers car je m’en étais fait une image très précise dans la tête. On y retrouve les éléments les plus récurrents de la série. Ankh-Morpok, Lancre, l’Uberwald, les Guildes, les personnages, les dragons. On « reconnaît » immédiatement Mémé Ciredutemps et son côté revêche ou Nounou Ogg, la sorcière joviale, de même que Rincevent et sans parler évidemment de la Mort (quel sourire avenant !) ou du bibliothécaire. Il n’y a que Vimaire qui m’ait apporté un petit élément de demi surprise car je ne le voyais pas spécialement comme ça. Mais son côté désabusé est parfaitement exprimé par l’illustration.
Le plus plaisant dans ce genre d’exercice, c’est de voir les pastiches d’œuvres d’art célèbres. Dans cet ouvrage, sans parler de la couverture dont l’inspiration semble évidente (quelle surprise de découvrir qui a servi de modèle !), on retrouve Le penseur (façon trolle), le Cri de Munsch, l’American Gothic (de Grant Wood), l’expérience de la pompe à air (de Wright), une découverte pour moi.
Dans les commentaires de Pratchett, on trouve cette phrase qui me semble assez bien résumer l’esprit de la série :
« Le Disque-Monde est un monde de magie, mais on n’y recourt pas tous les jours. Pourquoi ? Parce que c’est barbant, peu sûr et tellement difficile, quand on veut faire les choses dans les règles, qu’il vaut sans doute mieux oublier les grenouilles, bien se coiffer, soigner son maquillage, son maintien, sa garde-robe, et chercher tout de suite un vrai prince. ».
Juste un petit regret : j’aurais aimé voir des illustrations de Josh Kirby, le premier illustrateur de la série, dont j’aimais beaucoup le foisonnement de détails. Cela
aurait été un bel hommage (pour laisser le bénéfice du doute, je ne sais pas si il a fait d’autres travaux que les illustrations de couverture). Un moment très plaisant entre deux tomes des
Annales du Disque-Monde.