Oliver Twist - Dickens
Publié le 3 Novembre 2007
Oliver Twist
De Charles Dickens
Une inconnue meurt en donnant naissance à un enfant. Le garçon est appelé Oliver Twist et est placé dans une institution pour orphelins où il subit des brimades en permanence. Il est ensuite placé comme apprenti mais les sévices continuent. Il finit par s’enfuir et arrive à Londres où il tombe aux mains d’une bande de voleurs qui vit dans les bas-fonds de la ville.
Plus je lis Dickens et plus je l’aime. Je ne pensais pas aimer Oliver Twist autant que les autres car c’est une histoire que je connais par cœur sans l’avoir jamais lue. Et en outre, je ne pensais pas pouvoir m’intéresser à un enfant pendant 600 pages. Mais les diverses adaptations que j’ai vues, même réussies ne sont pas encore à la hauteur du roman. Oliver Twist m’a passionné de bout en bout. C’est pourtant une histoire terrible. Le pauvre Oliver y est très malmené et surtout, les pires sévices sont racontés avec une sorte de désinvolture volontaire de la part de Dickens, autoproclamé son « biographe », qui souligne encore l’horreur de la chose. En effet, Dickens joue les « philosophes » comme il les appelle lui-même en parlant des partisans des organisations charitables, créées par des institutions incapables d’endiguer la misère et la criminalité qui en découle et qui n’a pour seule réponse que la cruauté envers les plus miséreux et les plus fragiles, les enfants.
Les personnages sont toujours aussi savoureux. Mr Bumble, le gérant de l’hospice, est particulièrement odieux. C’est un délice de le voir expliquer comment se débarrasser d’un pauvre et faire la cour à une femme en comptant les petites cueilleres.
En fait, j’ai même trouvé que les personnages des truands sont de loin les plus intéressants, comme Fagin, ses jeunes acolytes, Dodger et Charlie Bates, la brute Sikes et la prostituée Nancy, alors que les « gentils » sont presque fades. D’ailleurs, une grande partie du roman leur est consacrée car Oliver disparaît pendant un bon moment du roman et l’intrigue repose alors sur le trio Fagin-Sikes-Nancy. C’est la partie que j’ai le plus aimée, avec le début.
La description des quartiers pauvres de Londres au milieu du XIXème siècle est passionnante. Et comme toujours chez Dickens, le roman est parsemé de petits passages délicieux comme celui où on peut voir le caractère visionnaire d’un personnage qui affirme que la photographie, ça ne marchera jamais car c’est trop honnête alors que le portrait permet d’améliorer la réalité.
Jusqu’à présent, c’est un sans-faute pour Dickens, j’ai aimé tous ceux que j’ai lus. Pourvu que ça continue.