Agnes Grey - Brontë
Publié le 6 Juillet 2007
Agnes Grey
De Anne Brontë
Au milieu du 19è siècle, en Angleterre, Agnès Grey a vécu isolée dans un presbytère de campagne, très entourée de l'amour de ses proches. Agnès rêve de voir le monde et d'aider
financièrement sa famille mais lorsque l'on est la fille d'un pasteur désargenté, la seule solution est de devenir gouvernante. C'est avec beaucoup d'espoir qu'Agnès va partir pour son
premier poste. Elle va cependant connaitre beaucoup de désillusions en découvrant qu'il n'est pas si facile d'éduquer les enfants des autres et qu'il est plus difficile encore d'éprouver des
espérances pour son bonheur personnel.
Ce roman semble être un pendant (plus réaliste) à Jane Eyre de Charlotte Brontë. Le point de départ est le même: une jeune femme veut s'émanciper en devenant gouvernante. Mais les deux héroïnes sont différentes: Jane part pour fuir une enfance malheureuse et va découvrir qu'elle peut être traitée d'égal à égal, Agnès, au contraire, a toujours été surprotégée et découvre que la situation d'une gouvernante est humiliante. C'est d'ailleurs ce que j'ai trouvé de plus intéressant dans cette histoire, car finalement, Agnès appartient à cette classe sociale, particulière au 19è siècle, des gens cultivés mais sans le sou. Elle est très supérieure aussi bien intellectuellement que moralement à ses employeurs et elle a pourtant un rôle très pénible, martyrisée par des enfants tyrans. Toutes les petites humiliations quotidiennes ressortent bien: plus les employeurs tentent de montrer leur bonne éducation et plus ils sont en fait odieux. La lecture d’ Agnès Grey est très agréable (à part les citations religieuses interminables au début) et je n'ai pas été dérangée par le récit à la première personne, ce que je n'aime pourtant pas en général. J'ai très largement préféré Jane Eyre mais Agnès Grey est un bon roman qui mérite d'être connu.