Annales du Disque-monde t.29 - Pratchett
Publié le 24 Juin 2007
DeTerry
Pratchett
Quatrième de couverture:
Pour retrouver son frère disparu dans la tourmente des conflits frontaliers, Margot se déguise en garçon. Se couper les cheveux et porter un pantalon : facile. Péter et roter en public, marcher
comme un primate, ça demande plus d’entraînement. Pour le reste... une paire de chaussettes roulées fera l’affaire.
Voici désormais le deuxième classe Barette, enrôlé dans l’armée de la duchesse de Borogravie. Et la guerre fait rage. Car il y a toujours une guerre en chantier.
Margot s’y retrouve plongée en compagnie d’une escouade de nouvelles recrues sans formation. Au cœur des rangs ennemis, il leur faudra déployer toutes les ressources du régiment
monstrueux.
Si les Monthy Python avaient réalisé Conan le Barbare, ça ressemblerait à un épisode des Annales du Disque-monde. Pratchett est un
stakhanoviste de l'écriture: plusieurs tomes des Annales sortent chaque année. Evidemment, certains sont meilleurs que d'autres. Celui-ci est pour moi un bon cru même s'il m'a fallu une
cinquantaine de pages pour vraiment entrer dans l'histoire, le temps de me faire aux nouveaux personnages, sans doute.
Comme toujours, l'auteur se sert de ce monde imaginaire pour parler de nous, les humains: ici, c'est la guerre qui est décryptée avec sa propagande, le rôle de la presse, son vocabulaire
"fleuri". Bien sûr, il y a les horreurs des mutilés, on cotoie la mort (chez Pratchett, il faut vraiment prendre l'expression au sens littéral) mais il y a surtout les absurdités comme toujours
chez Pratchett. Et puis bien sûr, les questions existentielles quand les soldats commencent à réfléchir, du style: si on gagne, pourquoi y a t il tant de déserteurs? Euh, pourquoi on se bat au
fait?
Comme d'habitude, il y a des personnages hallucinants: mon chouchou, un vampire, membre d'une ligue de tempérance, qui n'a pas bu de sang depuis deux ans mais qui est accro au café. J'ai trouvé
la fin formidable avec un procès complètement surréaliste.
Même si on peut lire chaque épisode indépendamment, ce n'est peut-être pas le premier à lire. En fait, l'univers et l'humour de Pratchett sont tellement particuliers qu'il est toujours difficile
de le recommander car tout le monde n'accroche pas. J'ai moi-même mis du temps.
Quelques citations:
"- Voler les souliers d'un mort, chef? s'étonna Pignole, encore sous le choc.
- Plus facile que piquer celles d'un vivant!"
"Comment vous vous appelez, s'il vous plaît?
-Sam Vimaire. Envoyé extraordinaire, comme une espèce d'ambassadeur mais sans les petits chocolats dans du papier doré."